Les Etats-Unis ont achevé le processus visant à retirer le Soudan de leur liste des Etats qui financent le terrorisme, a annoncé, mercredi, le département du Trésor.
Le gouvernement américain a confirmé qu’il retirait le Soudan de la liste des nations désignées comme soutenant le terrorisme, a annoncé, mercredi, le département du Trésor. « L’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor modifie les Terrorism List Governments Sanctions Regulations […] pour mettre en Å“uvre l’annulation de la désignation du Soudan comme État soutenant le terrorisme », a déclaré le département.
Les Etats-Unis ont reçu un paiement de plus de 300 millions de dollars du Soudan, pour indemniser les victimes des attaques contre deux ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, en 1998, et contre l’USS Cole, en 2000, ainsi que pour le meurtre de John Granville, employé de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), en 1998, a déclaré le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, le 31 mars. M. Blinken a ensuite remercié le Soudan pour les efforts qu’il a déployés au cours des deux dernières années, afin de régler les demandes d’indemnisation en suspens.
 Accroître l’investissement dans le secteur minier
Ce retrait du pays de la liste noire américaine des pays finançant le terrorisme ouvrira des opportunités intéressantes dans le secteur minier soudanais. En effet, le Soudan figure parmi les principaux producteurs d’or en Afrique, aux côtés du Ghana, de l’Afrique du Sud ou du Mali. Si l’exploitation aurifère est jusque-là largement artisanale, cela pourrait bientôt changer avec l’installation de compagnies étrangères dans le pays.
Rappelons qu’un an et demi après la révolution qui a renversé Omar el-Béchir, Washington a levé, décembre 2020, les sanctions pesant sur Khartoum, promettant une bouffée d’air économique au pays. Les Etats-Unis avaient imposé ces sanctions à Khartoum, en 1993, après avoir accusé le président Omar el-Béchir d’entretenir des relations avec des organisations djihadistes, en accueillant, notamment, sur son sol, Oussama ben Laden. Les attentats de 1998 contre les ambassades américaines du Kenya et de Tanzanie (plus de 200 morts), revendiqués par Al-Qaeda, puis les atrocités commises par les forces soudanaises et leurs supplétifs, pendant la guerre du Darfour, avaient enfoncé le Soudan dans la catégorie des Etats parias pour les Etats-Unis.