Le président du front des organisations nationales de lutte contre la corruption (FONAC), Jean-Baptiste, pour ne pas le nommer, prône l’audit de la liste électorale en cours de confection avant son usage pour les législatives prochaines.
Pour rassurer tous les camps politiques, l’audit de la liste électorale informatisée (LEI) avant sa transmission à la commission électorale nationale autonome s’avère nécessaire. C’est du moins la position affichée par le président du front des organisations nationales de lutte contre la corruption lors d’une rencontre d’échange initiée par l’ANIP et les organisations de la société civile.
Au cours de la rencontre, le mandataire délégué de l’agence nationale d’identification des personnes, Dr Cyrille Gougbédji a exposé aux organisations de la société civile, la procédure utilisée par l’institution dont il a la charge pour confectionner la liste qui servira aux élections législatives du 08 Janvier 2023.
Dans son exposé, Cyrille Gougbédji a fait comprendre aux responsables des OSC que la liste électorale informatisée provisoire est conçue à partir de la base de données du RAVIP pour toutes les personnes qui auront 18 ans au 08 janvier 2023. Une procédure qui ne semble pas convaincre le président du FONAC. A croire ce dernier, cette démarche de l’agence nationale d’identification des personnes est erronée voire « très grave ».
L’acteur de la société civile préconise pour la bonne marche des choses et pour montrer à tout le monde que ce que l’ANIP fait « est lisible et transparent, il faut un audit de cette liste électorale », a déclaré le président du FONAC.
Il justifie sa position par le fait que la confection de la liste n’a pas été conduite avec assez de rigueur. « Il y en a même qui sont sur la liste et qui ne savent même pas qu’on les a mis sur la liste pour être des électeurs », a fait remarquer Jean-Baptiste Elias tout en précisant que cela va faciliter la fraude au cours de l’élection. « Ceux qui sont sur la liste qui seront dans les postes, bureaux et centres de votes vont voter en leur lieu et place« , a-t-il averti.
Le président du front des organisations nationale de lutte contre la corruption a souligné que l’agence nationale d’identification des personnes aurait gagné en crédibilité s’il avait associé les responsables politiques de la mouvance comme de l’opposition lors de l’opération d’extraction de la liste du ravip. Ainsi, poursuit-il, ils auraient donné à ce moment leur avis.
Mais le mandataire délégué de l’agence nationale d’identification des personnes se montre rassurant. Il prend l’engagement de travailler à impliquer les acteurs dans le processus d’élaboration de la liste électorale informatisée.
La LEPI n’est plus valable, mais ne sera pas ignorée dans le processus devant aboutir à la LEI
Conformément à la Loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code Électoral en République du Bénin, l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) s’attelle depuis quelques semaines à l’élaboration de la liste électorale.
Selon la présentation d’un point d’étape fait par le mandataire délégué de l’agence nationale d’identification des personnes, l’établissement de la liste électorale informatisée (LEI), extraite du Registre National de la population, doit suivre plusieurs étapes.
En effet, selon les explications de Cyrille Gougbédji, la Liste Électorale Informatisée Permanente (Lépi) n’est plus valable, mais ne sera pas ignorée dans le processus devant aboutir à la LEI, car le Fichier Électoral National (FEN) est toujours disponible.
Dans sa méthodologie, l’Anip a décidé de croiser les deux listes en utilisant les données nominatives, les numéros de cartes Lépi, la filiation maternelle et une investigation décisionnelle. Tout ceci a abouti à « une masse de 2 889 214 personnes communes aux deux sources de données, appelées « résidus » ». D’ici le 26 mars 2023, la structure projette une deuxième masse de personnes estimée à;3 565 867. Par ailleurs, la liste électorale informatisée prendra également en compte les citoyens absents dans le FEN, sans bureau de vote et de centre de vote, mais qui ont leurs données dans la base du Recensement Administratif à Vocation d’Identification des Personnes (RAVIP).