Dans son discours prononcé lors de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, le ministre togolais des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, le Professeur Robert Dussey, a exprimé fermement la position du Togo concernant une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO au Niger pour rétablir le président Bazoum renversé.
Le Togo n’est pas d’accord avec l’option d’intervention militaire au Niger. Le chef de la diplomatie togolaise l’a ouvertement fait savoir ce jeudi lors la 78e Assemblée générale des Nations unies à New York.
Au cÅ“ur de son discours, Robert Dussey a souligné la multiplication des coups d’État en Afrique de l’Ouest. Faisant référence au cas du Niger, le ministre a plaidé en faveur d’une résolution pacifique de la situation. Il a vivement critiqué les projets d’intervention militaire de la CEDEAO visant à rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’État du 26 juillet dernier.
« Notre région ouest-africaine, où plusieurs États sont en transition dans un contexte sécuritaire volatile, a besoin du soutien actif de tous. Nous devons investir davantage dans la paix plutôt que dans la guerre. Si les protagonistes de conflits dans le monde nous écoutent, je voudrais leur rappeler que la guerre est une négation de la dignité humaine. Comme l’a si bien dit Emmanuel Kant, ce grand philosophe des Lumières, si les décideurs de la guerre pouvaient envoyer leurs propres enfants au front, il n’y aurait jamais de guerre. Le Togo est un pays de paix, et il s’oppose à la guerre quelles qu’en soient les raisons. Depuis notre indépendance le 27 avril 1960, jamais le Togo n’a engagé une guerre contre ses voisins, jamais le Togo n’a agressé un quelconque pays voisin, et jamais le Togo n’a servi de base arrière pour une agression contre des pays frères. Le Togo est un pays de paix, et la paix réside dans l’ADN du peuple togolais », a-t-il déclaré.
Le ministre a également abordé d’autres sujets tels que le terrorisme, le changement climatique et les crises sociopolitiques. Il a exprimé sa préoccupation face à la vulnérabilité de l’Afrique, déclarant que le continent risque de devenir un sanctuaire du terrorisme international et de rester le maillon le plus faible du système de sécurité mondial. Il a souligné que les États de la côte du golfe de Guinée, autrefois épargnés, payent désormais un lourd tribut au terrorisme.
Ces prises de position du ministre togolais lors de l’Assemblée générale des Nations unies témoignent de la position ferme du Togo contre toute forme d’intervention militaire dans la région, prônant plutôt une résolution pacifique des conflits.