Le Nigéria accuse les forces armées du Burkina faso d’avoir tué 16 membres de la confrérie musulmane Tidjaniya, alors qu’ils se rendaient au Sénégal pour assister à la célébration de la naissance Baye Niass, qui aura lieu ce lundi 6 février à Taïba Niassene. Mais le Burkina faso a rejeté ces accusations portées contre ses soldats.
Au moins 15 pèlerins musulmans nigérians en route pour le Sénégal ont été tués lorsque des hommes armés au Burkina Faso ont attaqué les bus qui les transportaient, a déclaré lundi la présidence du Nigeria. « Le président Muhammadu Buhari a reçu la tragique nouvelle de l’assassinat », a déclaré la State House dans un communiqué sans fournir le nombre de victimes ni d’autres détails sur l’attaque. Le gouvernement nigérian a demandé aux autorités burkinabè d’ouvrir une enquête pour élucider la mort de ses citoyens.
Un porte-parole de la présidence nigériane a déclaré à Reuters via un message WhatsApp que le nombre de morts s’élevait à 15 « à ce jour ». Selon un ordre religieux sénégalais, des assaillants non identifiés ont attaqué le convoi de bus mercredi et tué 18 passagers.
Les pèlerins se rendaient à une cérémonie religieuse au Sénégal depuis le Niger et le Nigeria, un voyage qui implique de traverser des foyers djihadistes dans le nord du Burkina Faso et le centre du Mali. « Dix-huit passagers ont perdu la vie lors de ces attaques, et la plupart des survivants ont été dévalisés », a indiqué samedi dans un communiqué la mosquée Medina Baye de Koalack, la ville sénégalaise où se dirigeaient les victimes.
« ont été sélectionnés au hasard sans aucun interrogatoire et abattus de sang-froid »
Les victimes étaient tous des membres de la confrérie Jam’iyyatu Ansaariddeen Attijjaniyya (JAMAA), selon le secrétaire national de l’organisme islamique, Sayyidi Yahaya, qui a expliqué à la presse nigériane qu’au cours du voyage de cette année, une délégation de Nigérians, dans un convoi de luxueux et de mini-bus, a été arrêtée par l’armée burkinabè en patrouille et obligée de débarquer des bus.
Il a indiqué que les Nigérians « ont été sélectionnés au hasard sans aucun interrogatoire et abattus de sang-froid », précisant que « le nombre actuel de victimes est de 16 morts, tandis que certains véhicules et leurs occupants n’ont pas encore été retrouvés ».
« Le Burkina Faso désapprouve fondamentalement les accusations »
La ministre burkinabè des Affaires étrangères Olivia Rouamba a rejeté les accusations portées contre les forces armées du Burkina Faso de tueries de pélerins nigérians de confession musulmane, dans l’est du pays, lundi. Olivia Rouamba s’exprimait suite à un échange, lundi dans la soirée, avec l’ambassadrice du Nigéria à Ouagadougou, Misitura Abdulraheem, a annoncé le ministère burkinabè des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Tout en relevant que les autorités sécuritaires burkinabè leur avaient fortement déconseillé l’emprunt de cet axe au regard des énormes risques d’attaques dans la zone, la ministre Rouamba a tenu à préciser que le Burkina Faso désapprouve fondamentalement les accusations portées contre nos Forces de défense et de sécurité dans ces allégations de tueries de civils », note-t-on dans le communiqué.
« Nous avons une armée responsable, tout comme nos volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui sont sensibilisés au droit international humanitaire et au respect des textes et des consignes en la matière », a dit la cheffe de la diplomatie burkinabè.