Reçu, ce weekend, sur une chaîne de télévision privée, le désormais ex-Médiateur de la république, Joseph Gnonlonfoun, s’est érigé en défenseur de cet organe, qui constitue un pont entre l’administration et les populations bénéficiaires des services publics.
Pour le magistrat à la retraite, « Le Médiateur » de la République est non seulement utile mais nécessaire. A l’en croire, il faut avoir été victime de l’administration pour comprendre l’utilité de cet organe, qui agit efficacement mais dans la discrétion.
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Faisant le point de l’ampleur des dossiers que reçoit annuellement l’organe, le successeur du professeur Albert Tévoédjrè annonce qu’en 2013, année où il a pris fonction, deux cent quinze plaintes ont été reçues. En 2014, deux cent trente-six Béninois l’ont saisi. En 2015, ils sont 238 personnes ayant des difficultés avec l’administration à trouver satisfaction. En 2016, ce nombre a été porté à 316, avant d’atteindre 473 en 2017, puis 557 en 2018.
L’évolution crescendo des plaintes, indique l’ancien Médiateur, est un indicatif qui atteste de l’importance de cette institution dans la République.
La plainte record a été enregistrée en 2019, où 792Â usagers de l’administration ont eu recours au Médiateur de la République.
S’appuyant sur la satisfaction que plusieurs personnes ont pu obtenir en recourant à l’institution, Joseph Gnonlonfoun estime que c’est par ignorance ou mauvaise foi que les gens doutent de l’utilité de cette institution.
« Les populations sentent la nécessité de cette institution. Quand vous n’êtes pas en difficulté avec l’administration, vous avez le sentiment que tout va. Mais ceux qui en ont, savent que c’est nécessaire« , a-t-il martelé.
L’ancien Médiateur a profité également de cette tribune pour répondre à ceux qui estiment que les actions du Médiateur ne sont pas visibles sur le terrain. Pour Joseph Gnonlonfoun, le Médiateur de la république n’est pas amorphe comme on le pense, mais il est dynamique et surtout discret.
« On n’est pas dans le mouvement. On est en mouvement et on a le mouvement. Nous ne prenons pas partie pour X ou Y. Nous prenons partie pour la paix, l’exemplarité et la concorde nationale. Ce n’est pas un organe politique, c’est une autorité administrative indépendante », a-t-il conclu.
Quid du rôle de l’institution ?
Le Médiateur de la République est une institution créée sous le régime du Général Mathieu Kérékou. Le Médiateur joue le rôle de facilitateur dans la gestion des crises socio-politiques. Albert Tévoédjrè a été la première personnalité à avoir occupé ce poste. Il a été remplacé par Joseph Gnonlonfoun, qui va, à son tour, céder sa place à Pascal Essou.
Selon l’article 1er du décret No 2004 – 299 du 20 mai 2004, le Médiateur de la République est un « organe intercesseur gracieux entre l’administration et les usagers de la fonction publique ». Cette institution constitue « une solution originale pour la résolution des conflits qui opposent les citoyens au service public, les forces socioprofessionnelles au gouvernement ».