Malgré la demande de libération de l’Etat ivoirien, le Mali garde toujours en détention les 49 soldats ivoiriens qu’il considère comme des mercenaires et compte les traduire en justice. Et ce n’est pas tout, Bamako a annoncé ce jeudi, la suspension de « toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la MINUSMA, y compris celles déjà programmées ou annoncées…».
Dans un communiqué ce jeudi, le ministère malien des Affaires étrangères a signifié à la MINUSMA, que Bamako a décidé de suspendre avec effet immédiat, toutes les rotations militaires de la mission.
« Toutes les rotations des contingents militaires et policiers de la Minusma, y compris celles déjà programmées ou annoncées », sont suspendues, indique le communiqué de l’Etat malien. La Mission onusienne compte environ 15 000 militaires et policiers au Mali, fournis par une cinquantaine de pays contributeurs, issus du monde entier.
Un plan optimal
Les rotations, c’est-à-dire les relèves, les départs et les arrivées de ces hommes, sont donc gelées, dès ce jeudi. Et ce jusqu’à la tenue d’une « réunion de coordination », dont la date n’a pas encore été fixée, et au cours de laquelle les autorités maliennes et la Minusma devront « dégager un plan optimal » pour « faciliter la coordination et la règlementation de la rotation » des contingents onusiens.
Cette décision radicale de Bamako a été prise alors que dimanche 10 juillet, une quarantaine de soldats ivoiriens soupçonnés par le Mali de vouloir déstabiliser les autorités de transition, ont été arrêtés à leur arrivée à Bamako, à leur descente de deux appareils de la compagnie privée SAS (Sahel Aviation Service), sur le tarmac de l’aéroport international Modibo Keïta.
Dans un communiqué mardi, Abidjan a demandé au Mali de libérer « sans délai » ses 49 militaires interpellés « injustement » dimanche à l’aéroport de Bamako et accusés par les autorités de ce pays d’être des « mercenaires ».
Dans son communiqué, la Côte d’Ivoire a soutenu qu’il s’agit de militaires envoyés dans un cadre légal. D’après Abidjan, la présence de ces soldats dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la mission des Nations unies au Mali (Minusma) est « bien connue des autorités maliennes ».
Mais contre toute attente, l’ONU a pris le cotre pied de la déclaration d’Abidjan. Les 49 soldats ivoiriens arrêtés dimanche à Bamako ne sont pas des éléments nationaux de soutien aux contingents de la Minusma, a affirmé l’ONU, contrairement aux informations du gouvernement ivoirien.