Acheté à 150 euros par un brocanteur, puis revendu 4,2 millions d’euros aux enchères, un rarissime masque sculpté africain fait l’objet d’une bataille judiciaire en France, avec l’arrivée mardi dans la procédure de l’Etat du Gabon, qui entend bien récupérer ce trésor, rapporte France 24.
Mardi, deux avocats représentant le gouvernement de transition du Gabon se sont présentés devant le tribunal d’Alès, dans le sud de la France, pour plaider en faveur de l’annulation des ventes successives de ce précieux masque. Il ne reste qu’une dizaine d’exemplaires de ce masque en bois sculpté dans le monde. Le gouvernement gabonais demande également son rapatriement au Gabon, ainsi que la consignation des fonds liés à cette affaire.
L’origine de cette bataille juridique remonte à un couple d’octogénaires qui possédait le masque, un objet sacré de la société secrète du peuple Fang au Gabon. Ils ont vendu ce masque à un brocanteur il y a deux ans pour la somme modeste de 150 euros. Quelques mois plus tard, l’objet rare était mis aux enchères et vendu pour une somme astronomique de plus de quatre millions d’euros.
Le couple octogénaire demande non seulement l’annulation de la vente, mais également, en cas d’impossibilité de récupérer l’objet lui-même, la restitution de la valeur financière du masque à la fin de la vente aux enchères.
En septembre, l’État du Gabon a également déposé une plainte pour recel à Montpellier, en suivant l’action d’un collectif dénommé « Gabon Occitanie ». Alors que le gouvernement gabonais demande la restitution de l’artefact, les avocats regrettent que la localisation actuelle du précieux masque reste inconnue, car il a été acheté par un collectionneur anonyme.