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Le franc CFA et la monnaie ECO : un avenir incertain pour l’Afrique ?

Par
Coulibaly Mamadou
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Le Dr. Achille EKEU, spécialiste en haute finance, a récemment analysé l’impact du franc CFA et les perspectives offertes par la monnaie ECO sur le développement économique des pays africains.

Pour cet expert, le franc CFA représente un frein majeur à la croissance des 14 pays qui l’utilisent. Malgré leur richesse en ressources naturelles, ces nations figurent parmi les plus pauvres du monde, avec des indicateurs de développement humain (IDH) très bas, à l’image du Niger.

L’une des principales limites du franc CFA réside dans l’impossibilité pour ces pays de dévaluer leur monnaie, un levier pourtant crucial pour stimuler leurs économies locales. Une monnaie nationale indépendante offrirait cette flexibilité. En outre, la règle imposant le dépôt obligatoire de 50 % des réserves de change des pays de la zone CFA à la Banque de France réduit considérablement leur marge de manÅ“uvre en matière d’investissement.

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Le maintien d’une parité fixe avec l’euro constitue un autre obstacle de taille. Ce système empêche des ajustements nécessaires pour s’adapter aux réalités économiques locales et rend ces économies vulnérables aux fluctuations de l’euro sur les marchés mondiaux. Cette rigidité affecte directement la compétitivité des produits africains à l’international. Les pays producteurs de matières premières, comme le coton ou le cacao, subissent de plein fouet les variations des cours mondiaux, sans pouvoir adapter leur monnaie pour amortir ces chocs.

Quant à l’avenir de la monnaie ECO, censée remplacer le franc CFA, le Dr. EKEU se montre réservé. Selon lui, l’ECO, tel qu’il est envisagé aujourd’hui, ne marque pas une rupture suffisante avec le système actuel. Bien que la France ait officiellement promis de réduire son influence dans la gestion de cette monnaie, elle continue d’exercer un « soft power » à travers des entreprises stratégiques comme Total ou Orange.

Si l’ECO conserve des mécanismes tels que la parité fixe avec l’euro ou la garantie de convertibilité, les mêmes blocages persisteront. « La transition vers l’ECO pourrait être une chance pour l’Afrique, mais uniquement si cette monnaie est véritablement indépendante et libérée de toute ingérence extérieure », insiste le Dr. EKEU.

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Il explique que les réticences à abandonner le franc CFA ou à adopter une monnaie indépendante s’expliquent par des pressions politiques et économiques. Les élites locales, souvent proches des intérêts français, ainsi que la complexité technique d’une transition monétaire freinent les réformes indispensables.

Pour le Dr. EKEU, l’avenir économique de l’Afrique passe par une indépendance monétaire totale. Si le projet ECO reste ancré dans les principes du franc CFA et sous influence étrangère, il ne sera qu’un changement de façade, sans réel impact sur le développement de la région.

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