En sa séance du lundi 20 juin 2022 sur la situation sécuritaire du Burkina Faso, le Conseil supérieur de la défense nationale (CSDN) a entériné de nombreuses décisions, dont la création de deux «zones d’intérêt militaire» où «toute présence humaine est interdite».
Au Burkina Faso, la situation sécuritaire reste toujours préoccupante, en dépit des efforts déployés par les Forces de défense et de sécurité sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. L’attaque de Seytenga qui a fait 86 morts et de nombreux blessés en est la preuve la plus récente en date.
En quête de solution, le président Paul-Henri Sandaogo Damiba, a reuni lundi 20 juin, le Conseil supérieur de la défense nationale (CSDN). A l’issue de cette rencontre, des décisions importantes ont été prises pour plus d’efficacité dans les opérations de lutte contre l’hydre terroriste.
Création d’une brigade de veille
A l’issue de la rencontre avec le président Damiba, les membres du CSDN ont décidé de la création d’une Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP) sous tutelle du ministère de la Défense nationale et des anciens combattants.
Rattachée au Commandement des opérations du théâtre national (COTN), cette brigade va regrouper l’ensemble des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) engagés dans les différentes communes du Burkina Faso.
La BVDP aura, entre autres missions : la coordination opérationnelle de la défense civile du territoire ; la contribution à la recherche du renseignement et la défense de certaines parties du territoire en cas de nécessité.
Création de deux zones d’intérêt militaire
Au cours de la même séance, le conseil a décidé de la création de deux zones d’intérêt militaire, notamment dans les régions de l’Est et du Sahel. La décision de création de ces zones d’intérêt militaire s’inscrit dans le cadre des sujétions liées aux nécessités de la défense nationale.
La zone d’intérêt militaire de la région de l’Est couvre les provinces de la Tapoa, de la Kompienga, de la Komondjari, et du Gourma, et concerne les aires protégées de la région, à l’occurrence : la réserve d’Arly ; la réserve de Kourtiagou ; la réserve de Madjoari et celles de Pama, Singou et du Parc national W.
Quant à la zone d’intérêt de la région du sahel, elle couvre la province du Soum. Ladite zone est ainsi délimitée : au nord, par la ligne frontalière Burkina Faso – Mali ; à l’est, par les localités de Soum Bella, Gaskindé, Oka et Souma ; au sud, par les localités de Souma, Filio et Damba ; et à l’ouest, par les localités de Tem et Pogol Djambé.
« Toute présence ou activité humaine est proscrite dans ces zones au risque de s’exposer aux effets des opérations militaires qui y seront conduites », informe le gouvernement indiquant qu’un « délai sera accordé aux populations résidentes pour rejoindre des zones plus sécurisées ».
Selon le médiateur de la CEDEAO, Mahamadou Issoufou, « 40% du territoire sont hors du contrôle de l’Etat ».