Après une période de tension diplomatique engendrée par le revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental, l’Algérie a annoncé jeudi, la nomination d’un nouvel ambassadeur en Espagne, marquant ainsi un pas vers la normalisation des relations bilatérales.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé la nomination d’Abdelfetah Daghmoum en tant qu’ambassadeur d’Algérie en Espagne, suite à l’agrément du gouvernement espagnol. Cette décision intervient après une période de près de 20 mois de brouille diplomatique entre les deux pays.
La tension avait éclaté lorsque l’Espagne avait pris position en faveur du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, rompant ainsi avec sa traditionnelle neutralité sur ce dossier. Cette décision, annoncée par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez dans le cadre d’une approche plus proche de Rabat, avait entraîné le rappel de l’ambassadeur algérien en mars 2022.
En représailles, Alger avait suspendu un traité d’amitié conclu en 2002 avec Madrid, restreint les transactions commerciales avec l’Espagne et gelé les opérations bancaires entre les deux pays. Ces mesures avaient eu un impact considérable sur plusieurs secteurs économiques, notamment la céramique, l’agroalimentaire et le BTP, avec des projets gelés et une chute des exportations.
Le différend autour du Sahara occidental, qualifié de « territoire non autonome » par l’ONU, oppose le Maroc au Front Polisario depuis des décennies. Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, conforme à l’accord de cessez-le-feu de 1991, jamais réalisé.