Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), a interpellé ce mercredi, la communauté internationale, lui demandant de prendre ses responsabilités notamment en sanctionnant les autorités rwandaises et les leaders du M23 qui « défient et violent le droit international » ainsi que les droits de l’Homme à l’Est du pays.
Dans un communiqué ce mercredi, le gouvernement de la RDC a rappelé que selon la programmation établie par la Force régionale de l’EAC, à la date du dimanche 15 janvier 2023, les terroristes du M23 devaient, en application du communiqué du Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022, quitter toutes les zones occupées en territoire congolais pour permettre le rétablissement de l’autorité de l’État dans ces zones et le retour des populations congolaises déplacées à leurs domiciles. Mais force est de constater que le mot d’ordre du communiqué n’a pas été respecté, selon l’Etat congolais.
« ...les terroristes du M23 et les autorités rwandaises qui les soutiennent, n’ont pas, une fois de plus, respecté leur engagement, au mépris total de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, de l’Union Africaine, UA, du Conseil de sécurité de l’ONU et des partenaires bilatéraux », a dénoncé le gouvernement congolais précisant que le M23 et les Forces de Défense du Rwanda, RDF, ont massacré 227 civils congolais innocents dans les localités de Kishishe et Pambo dans la nuit du 29 au 30 novembre dernier.
« Ils ont poursuivi leur offensive militaire vers le plateau de Masisi au lieu de se retirer vers la montagne de Sabinyo, côté RDC, comme arrêté aussi bien par les Chefs d’États-Majors Généraux des forces armées des États de la Communauté d’Afrique de l’Est lors de leur réunion de Bujumbura du 08 novembre 2022 que par le Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 », a ajouté le communiqué.
Le M23 toujours présent à Kibumba
« L’équipe mixte EAC-Mécanisme-ad hoc de vérification institué dans le cadre du processus de Luanda et Mécanisme de vérification élargi de la CIRGL, mandatée pour constater le retrait effectif ou non du M23 de Kibumba, a établi que celui-ci occupe toujours cette localité et continue à rançonner la population par des taxes et autres prélèvements obligatoires » a indiqué le communiqué de la RDC. « Au surplus, le M23 a empêché l’équipe conjointe de poursuivre sa mission et l’a contrainte à rebrousser chemin« .
La RDC prend acte et interpelle la communauté internationale
Le gouvernement de la RDC a dit avoir pris acte du refus répété du M23 d’exécuter les prescrits du plan de paix établi par le Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 dans le cadre des processus de paix de Nairobi et de Luanda et en application des recommandations du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Aussi, a-t-il souligné, qu’il a pris également acte du non-respect par le Rwanda des engagements pris dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda et du Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022 ainsi que de son refus de cesser de soutenir le groupe terroriste du M23 et d’agresser la RDC.
Tout en réitérant son engagement à défendre l’intégrité territoriale de la RDC, l’Etat congolais a interpellé l’ONU, I’UA, la CAE, la CIRGL et les partenaires bilatéraux, en leur demandant de prendre leurs responsabilités notamment en sanctionnant, selon leurs mécanismes et règles propres, les autorités rwandaises et les dirigeants du M23 qui ne cessent de les défier et de violer le droit international ainsi que les droits fondamentaux de l’Homme à l’Est de la RDC.
L’Est de la RDC est en proie aux attaques des groupes armés dont le plus actif est le M23 qui a multiplié de nombreuses offensives ces derniers mois, prenant ainsi le contrôle de plusieurs territoires du pays. Une force régionale a donc été dépêchée dans l’Est de la RDC pour appuyer l’armée congolaise à contenir la menace et des négociations avaient été entamées pour le retrait du M23 des territoires occupés.
Un retrait ordonné du M23
La semaine dernière, le groupe rebelle M23 de la RDC, a accepté de poursuivre un retrait ordonné et de respecter un cessez-le-feu strict, lors de sa rencontre avec Uhuru Kenyatta, facilitateur du processus de paix de la Communauté de l’Afrique de l’Est dans l’Est de la RDC.
Il a aussi accepté de continuer à respecter et à coopérer avec la Force régionale de l’Afrique de l’Est qui a maintenant commencé à prendre le contrôle des zones évacuées par le M23; un processus qui est conforme à la décision de la réunion extraordinaire des chefs d’état-major général de l’EAC tenue à Bujumbura le 8 novembre 2022.
Le facilitateur de l’EAC a également appelé toutes les parties à adhérer à l’accord de cas d’hostilités. L’Est de la RDC est déchirée par de violents combats entre l’armée congolaise et les groupes armés, en l’occurrence, les rebelles du M23 qui ont pris le contrôle de plusieurs zones et n’ont pas participé aux pourparlers initiés pour le retour de la paix en RDC.