Le Bon Dieu aurait-il décidé de devenir sourd aux appels de certains, ou ce sont ces derniers qui refusent de suivre son ordonnancement ? Avant de se surprendre de blasphémer, comment se fait-il que les prières de quelques uns sont exaucées sans ménagement, et celles d’autres personnes relèvent du statu quo ? De quoi apporter de l’eau au moulin des athées et autres non croyants qui face à certaines réalités nient son existence. Peut-être aussi que « Allah n’est pas obligé »â€¦
Au Bénin, en mai dernier, au motif de la cherté du coût de la vie, des centrales syndicales ont fini par battre le macadam, après moult représailles. La première session ordinaire de la Commission nationale de concertation, de consultation et de négociation collective, entre syndicats et membres du gouvernement qui s’en est suivie, n’aura apporté rien de concret sur ce volet.
Du diagnostic de la situation
Les vraies raisons de la condition des populations sont connues et sautent à l’Å“il. Il s’agit de l’enchevêtrement de plusieurs situations de par le monde qui fait que les produits de première nécessité ne font que grimper de prix du jour au lendemain. L’agriculteur aura beau voulu céder sa production de maïs à vil prix qu’il devra se raviser qu’il doit faire face à l’achat de produits manufacturés dont les coûts montent en flèche. Ainsi que du riz, de l’huile végétale, du sucre et autres produits de première nécessité importés. Le commerçant voulant céder le vivre sur le marché va évaluer le prix de revient en fonction du prix d’achat, du transport et du bénéfice escompté…
Des relations interdépendantes qui appellent à des mesures idoines loin de démonstrations théoriques où scientifiques, et autres types d’évangélisation. Surtout quand les vraies raisons sont bien connues.
Il s’agit d’une conjoncture internationale difficile qui s’est installée depuis 2020, faite de plusieurs crises concomitantes avec leurs lots de conséquences sur les prix. Une situation appelant à des actions importantes pour sortir d’affaire devant viser le pouvoir d’achat des populations, la surveillance des marchés et le renforcement de la production, surtout celle agricole, a reconnu à la rencontre avec les syndicalistes Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du développement et de la coordination de l’action gouvernementale.
Quant à elles, les populations auront à recevoir de suite la visite de fortes délégations du gouvernement et ses affidés dans le cadre d’une tournée gouvernementale de reddition de compte. Au menu, les désintoxiquer, car repus de contrevérités pour les nourrir de ce qui est fait par le gouvernement et dont ils ont connaissance ou pas, malgré quoi ils éprouvent des difficultés, avec un creux dans le ventre.
Du salut tant attendu
Quand il pleut, chacun protège sa tête, dit si bien un dicton. Ne pas le faire et clamer qu’il pleut partout, se résume à s’exposer aux conséquences qui vont avec.
Le contexte de l’envolée du coût des produits de première nécessité n’étant pas exclusivement propre au Bénin, cela demande tout de même qu’au niveau de chaque pays, les gouvernants prennent des dispositions pour y faire face et alléger les peines des populations. La cherté du coût de la production locale n’étant que l’effet d’alerte ; les excuses et la propagande ne sont donc plus de mise, l’heure non plus aux bondieuseries. Alors, il faudra prendre le taureau par les cornes.
Puisse que, quand on est aux affaires, c’est pour apporter des solutions aux problèmes et non pour les justifier. A plus forte raison quand on veut gouverner en toute quiétude et de surcroit conserver le pouvoir.
Les pays africains sont pour la plupart trop dépendants des importations de produits alimentaires. Une situation qui conditionne l’envolée des produits de première nécessité. En témoignent les statistiques sur le commerce extérieur.
Face à la situation qui prévaut dans leur pays, le duo Faye-Sonko l’a si bien compris. Élu dans un contexte de crise politique gangrénée par l’envolée du coût des produits de première nécessité, des mesures à impact populaire ont été prises.
Le gouvernement sénégalais a annoncé le jeudi 13 juin une baisse des prix des denrées alimentaires, après avoir négocié avec les importateurs, la diminution des tarifs du sucre, du riz, de l’huile et du pain. Ce qui va devoir être répercuté dans tout le circuit de distribution, jusqu’aux boutiquiers.
Cela vient s’ajoute à l’annonce faite le 17 mai dernier de la baisse de 22 % le prix des semences dans l’objectif de stimuler la production agricole, autre levier espéré pour améliorer le pouvoir d’achat des Sénégalais. De quoi donner le sourire aux populations avec leur effectivité.
Seulement une décision et le peuple  sera guéri !
Très attendues, deux mois et demi après leur installation au pouvoir, les nouvelles autorités du Sénégal ont pris des mesures destinées à lutter contre la cherté du coût de la vie, après en avoir fait la promesse comme étant « une priorité urgente ».
Au Bénin la situation n’est pas moins de cet ordre. Si les contextes politiques ne sont pas les mêmes, les réalités sociales restent identiques.
Passée la tournée gouvernementale, la vulgarisation des belles réalisations, les Béninois attendent des actes, afin que leurs prières soient enfin exaucées. Suite à quoi, ils pourraient être plus enthousiastes d’accueillir de prochaines phases de tournée.
Déjà, au motif de continuer par désintoxiquer l’opinion, c’est une seconde phase de reddition de compte qui se profile après l’étape des communes. Cette fois-ci, députés et élus locaux seront déployés dans les arrondissements, quartiers et villages pour une reddition de compte prétendue «approfondie».
En pareille circonstance, pour bien entrer dans le cÅ“ur des populations, il serait idoine de songer à des mesures concrètes face aux attentes. « Quand le canari se casse sur ta tête, il faut en profiter pour se laver », précepte un proverbe Burkinabé.