Le pays est entré dans la course à l’espace avec sa première fusée 100% locale, «Nuri», une fusée à trois étages. L’envoi en orbite d’une charge est inachevé.
Candidate pour rejoindre le club des nations spatiale avancées, la Corée-du-Sud a connu un semi-échec ce jeudi, avec le lancement, réussi, de sa première fusée de conception nationale, qui n’a toutefois pas pu mettre en orbite sa charge utile, factice pour ce premier vol. Le lancement et le déploiement des trois phases de la fusée « Korean Satellite Launch Vehicle II » ont fonctionné, tout comme la séparation de la charge utile, a déclaré le président Moon Jae-in, mais « la mise en orbite d’un satellite factice reste une mission inachevée ».
Quelques minutes plus tôt, la fusée surnommée « Nuri », s’était élevée du pas de tir de Goheung dans une colonne de flammes, avant d’atteindre rapidement 600 kilomètres d’altitude, soit le début de sa portée. Sous les applaudissements retentissant dans le centre de contrôle, les radiodiffuseurs avaient même annoncé le succès du déploiement du satellite factice, avant que le président ne douche les espoirs… de tout un pays.
Un programme très ambitieux
A l’Assemblée nationale en effet, les législateurs ont interrompu leurs travaux pour assister au lancement, véritable événement national. Il a fallu une dizaine d’années pour développer cette fusée, pour un coût de 2.000 milliards de wons (1,46 milliard d’euros), et un objectif : envoyer dès l’an prochain un orbiteur lunaire, et se poser sur la Lune d’ici 2030.
La 12e économie mondiale, un des pays les plus technologiquement avancés, est toujours restée à la traîne dans la conquête spatiale, où l’Union soviétique a ouvert la voie avec le lancement du premier satellite en 1957, suivie de près par les États-Unis. En Asie, la Chine, le Japon et l’Inde ont développé des programmes spatiaux avancés, et la Corée du Nord est le dernier entrant dans le club des pays capables de lancer un satellite. Le programme spatial sud-coréen affiche lui un bilan mitigé : ses deux premiers lancements, en 2009 et 2010, qui utilisaient la technologie russe, se sont soldés par des échecs. Finalement, le pays a réussi un lancement en 2013, se reposant toujours sur des moteurs développés en Russie.