Un tribunal kényan saisi par l’opposition a temporairement suspendu lundi un projet gouvernemental d’envoi de policiers en Haïti dans le cadre d’une mission de sécurisation de l’ONU de ce pays des Caraïbes en proie à la violence des gangs.
Avec l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU, le Kenya devait prendre la tête d’une force multinationale pour combattre la violence des gangs en Haïti et envoyer sur place un millier de policiers. Mais lundi 9 octobre, la Haute Cour kenyane a mis un coup de frein à cette entreprise.
Saisi par l’avocat et opposant Ekuru Aukot, la Haute cour de Nairobi a estimé lundi que la requête de l’opposition soulevait « des questions importantes pour le pays et l’intérêt du public qui requièrent d’être examinées en urgence ». Le juge Enock Mwita a donc émis une « ordonnance conservatoire » suspendant le déploiement de policiers en Haïti ou dans tout autre pays jusqu’au 24 octobre.
M. Aukot dénonce la volonté de déployer des policiers kényans à l’étranger au moment où le pays peine à lutter contre l’insécurité à l’intérieur de ses frontières. Les opposants à cette mission soulignent également que l’histoire tourmentée des interventions étrangères en Haïti montre que les policiers kényans pourraient y être perçus comme une force d’ingérence.