Le nombre de victimes liées à une secte kenyane soupçonnée de provoquer la famine est passé à 95 mercredi, a déclaré un responsable gouvernemental. Des parents en larmes attendent anxieusement des nouvelles de leurs proches après que les enquêteurs aient mis au jour des fosses communes la semaine dernière.
La découverte de dizaines de corps enterrés dans la forêt de Shakahola, près de la ville côtière de Malindi, a choqué les Kényans. Le chef de la secte, Paul Mackenzie Nthenge, est accusé de pousser ses adeptes à la mort en prêchant que le jeûne est le seul chemin vers Dieu. Cette épouvantable saga, surnommée le « massacre de la forêt de Shakahola », a suscité des appels en faveur d’une répression des groupes religieux marginaux dans ce pays majoritairement chrétien.
« Nous avons procédé à cinq exhumations, ce qui porte à 95 le nombre total de personnes ayant perdu la vie », a déclaré à la presse Rhoda Onyancha, commissaire de la région de la côte. À l’hôpital public de Malindi Sub-County, dont la morgue est déjà saturée par des dizaines de corps, les familles cherchaient désespérément à savoir si leurs proches avaient été retrouvés.
Issa Ali, un adolescent, a été emmené à Shakahola en 2020 par sa mère et a déclaré à l’AFP avoir été battu par Nthenge lorsqu’il a tenté de partir, jusqu’à ce que son père le sauve. « La dernière fois que j’ai vu ma mère, c’était en février », a déclaré ce jeune homme de 16 ans à la voix douce. « Elle était si faible la dernière fois que je l’ai vue ».
Onyancha a déclaré mercredi que 39 personnes avaient été retrouvées vivantes jusqu’à présent dans la brousse de 325 hectares autour de Shakahola, et que 22 personnes avaient été arrêtées. Hassan Musa, un responsable de la Croix-Rouge kényane, a déclaré à l’AFP que 311 personnes, dont 150 mineurs, avaient été portées disparues auprès de l’équipe de soutien de la Croix-Rouge à Malindi.