Le réformateur Massoud Pezeshkian, vainqueur du second tour de la présidentielle iranienne du 5 mai, est reconnu pour sa tolérance sociale et son désir d’ouvrir l’Iran à l’Occident. Chirurgien de profession, il s’est positionné durant la campagne comme le représentant « des sans-voix ».
En tête au premier tour du 28 juin, Massoud Pezeshkian a obtenu plus de 16 millions de voix le vendredi 5 juillet, surpassant son rival ultraconservateur Saïd Jalili, qui a recueilli plus de 13 millions de votes, selon les premiers résultats officiels annoncés le samedi. « Le chemin devant nous est difficile. Il ne sera facile qu’avec votre collaboration, empathie et confiance. Je vous tends la main », a-t-il écrit sur X après sa victoire.
Avant le scrutin, organisé suite au décès du président Ebrahim Raïssi dans un crash d’hélicoptère, peu de gens auraient misé sur la candidature de ce député de Tabriz (nord-ouest), peu en vue parmi les figures majeures des camps réformateur et modéré, qui ont perdu en influence face aux conservateurs ces dernières années.
Cependant, cet homme très pieux, surnommé le « docteur » par de nombreux Iraniens, a réussi à obtenir le soutien d’anciens présidents comme le réformateur Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani, ainsi que de l’ex-ministre des Affaires étrangères Javad Zarif, architecte de l’accord nucléaire de 2015. Durant la campagne, Massoud Pezeshkian a maintenu une certaine humilité, tant dans son apparence que dans ses discours, évitant les grandes promesses et les envolées oratoires.
Ce père de famille, qui a élevé seul ses trois enfants après la mort de son épouse et de l’un de ses enfants dans un accident de voiture en 1993, se présente comme la « voix des sans-voix ». Il a promis de travailler à l’amélioration des conditions de vie des plus défavorisés.
En tant que chirurgien, son expérience gouvernementale se limite à un mandat de ministre de la Santé de 2001 à 2005 dans le gouvernement réformateur de Mohammad Khatami. Depuis 2008, il représente Tabriz au Parlement et s’est fait connaître pour ses critiques du pouvoir, notamment lors des manifestations provoquées par la mort en détention de Mahsa Amini en septembre 2022.
Né le 29 septembre 1954 à Mahabad, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, il parle azéri et kurde. Ses origines le poussent à défendre les minorités. Durant la campagne électorale, il a prôné un réchauffement des relations entre l’Iran et les pays occidentaux, en particulier les États-Unis, afin d’obtenir la levée des sanctions qui pèsent lourdement sur l’économie iranienne.