Le lundi 23 décembre, la chanteuse iranienne Parastoo Ahmadi et ses musiciens ont été convoqués par un tribunal avant d’être libérés sous caution. Ils avaient été arrêtés le vendredi 13 décembre, puis relâchés une première fois, après avoir organisé un concert privé sans public ni port du voile, diffusé sur les réseaux sociaux le 11 décembre.
D’après plusieurs médias locaux, Parastoo Ahmadi et son groupe se sont rendus devant le tribunal pour prendre connaissance des accusations formulées à leur rencontre, bien qu’aucun détail précis n’ait été communiqué sur les accusations retenues. La vidéo à l’origine de l’affaire, d’une durée d’environ trente minutes, montre un concert réalisé avec des moyens professionnels dans un caravansérail historique.
Parastoo Ahmadi y apparaît vêtue d’une robe longue sans manches, les épaules découvertes, interprétant plusieurs chansons iraniennes emblématiques. Dans l’une d’elles, elle chante notamment : « Il faut traverser les tempêtes sans tenir compte de sa vie. »
Ces images, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont suscité une vague de soutien, mais elles contreviennent à la loi iranienne, qui interdit aux femmes de chanter en public sans voile. Parastoo Ahmadi risque ainsi plusieurs années de prison.
Cependant, dans un contexte marqué par des tensions sociales et économiques croissantes, les autorités semblent agir avec prudence. La récente suspension d’une loi durcissant les sanctions pour non-respect du port du voile illustre cette retenue, probablement destinée à éviter un nouvel embrasement populaire.