Depuis la Côte d’Ivoire, le président du Mouvement républicain du Mali, Ainea Ibrahim Camara, annonce un gouvernement civil de transition, parallèle au gouvernement dirigé par le colonel Assimi Goita. Il assure que son gouvernement a été mis sur pied pour « sauver par tous les moyens le bateau malien ».
Alors que les autorités de transition maliennes ont repris les discussions avec la CEDEAO sur la durée de la transition et l’organisation d’élections dans le pays, un groupe d’opposants se sont mis d’accord pour mettre en place un gouvernement parallèle depuis la Côte d’Ivoire. Devant des journalistes, le président de ce nouveau gouvernement de transition, Ainea Ibrahim Camara, a indiqué qu’il commencerait la mise en place d’une équipe gouvernementale cette semaine pour des élections dans les six mois.
» Je suis le nouveau Président de la Transition civile du Mali…..Elle commence dès ce dimanche 27 février et nous organiserons des élections dans 6 mois », a-t-il indiqué. « Nous allons former à partir du 27 février à minuit un gouvernement civil de transition qui va conduire le pays vers des élections générales dans un délai de six mois », a-t-il ajouté.
L’opposant malien Ainea Ibrahim Camara, président de la coalition du Mouvement faso dambe (MFD), a expliqué que « nous allons également renouer les relations cordiales que nous avons toujours eues avec nos voisins de la Cédéao et avec tous nos partenaires. Je tiens à préciser que ce programme est initié par les Maliens dans le seul but de redorer le blason de notre pays. Et que nous puissions retrouver notre place dans le concert des nations».
Ce nouveau développement qui intervient quelques jours après que le Conseil National de la transition (CTN) au Mali, a approuvé une transition qui peut aller jusqu’à cinq ans, pourrait signifier une sorte de pression que certaines personnalités politiques de pays étrangers ou du Mali, tentent de mettre aux autorités maliennes pour qu’elles acceptent des conditions posées par la CEDEAO. Les autorités discutent avec la CEDEAO d’une durée raisonnable qui pourrait varier entre 12 et 16 mois. Ce gouvernement parallèle pourrait signifier une sorte de moyen de chantage contre Goita et son équipe.
Si le fait que les frondeurs se sont organisés depuis la Côte d’Ivoire, ne fait pas de ce pays un complice de leur action, il faut dire qu’Alassane Ouattara, président ivoirien, ne porte pas vraiment dans son cÅ“ur le gouvernement malien. On se souvient de cette écoute téléphonique dans laquelle on entendant une voix à lui attribuée qui « insultait » à la limite le gouvernement malien. Même si Ouattara a semblé dire qu’il n’était pas au courant de cet audio, il n’a pas démenti formellement les propos. L’autre enjeux est de voir le comportement de la CEDEAO par rapport à ce groupe d’opposant et également par rapport aux autorités maliennes.