Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) accuse le président de la transition de « complicité d’homicides et de torture » et a saisi la justice française le 8 septembre.
Une plainte contre le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, a été déposée jeudi 8 septembre à Paris, en France, par le Front national de défense de la constitution (FNDC), mouvement officiellement dissous le 8 août dernier par le ministre guinéen de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Le FNDC accuse le Colonel-Président de « complicité d’homicides et de torture », pour des faits commis en marge des manifestations qui ont secoué le pays en juillet et en août dernier.
Les plaignants sont le FNDC, une coalition d’opposition composée de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, ainsi que les familles de trois personnes « tuées par balle » dans les manifestations anti pouvoir et d’une décédée en détention. Le FNDC estime qu’en l’absence d’indépendance des juridictions guinéennes permettant un procès crédible, la justice française peut intervenir, car le colonel Doumbouya détiendrait aussi la nationalité française. De fait, le chef de la junte a servi dans la Légion étrangère et est marié à une Française.
Au pouvoir après avoir renversé le Président Alpha Condé, la junte dissous le 6 août le FNDC, qui avait orchestré de 2019 à 2021 des mois de mobilisation contre un troisième mandat présidentiel d’Alpha Condé, et qui a organisé encore ces dernières semaines des manifestations anti junte.