Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló a échappé de justesse à un énième coup d’Etat militaire le mardi 1ier février 2022. Au cours d’un point de presse dans la soirée, il a remercié les forces de défense et de sécurité qui ont fait échec au coup d’État et dénoncé « un acte préparé et organisé ».
Entouré du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Justice, Umaro Sissoco Embaló, s’est affiché serein, à la présidence de la Guinée Bissau, après plus de 5 heures d’échange de tirs. Dans sa déclaration, le chef de l’Etat qui avait déclaré au média Jeune Afrique qu’il se porte « bien » a attribué ce coup d’Etat aux « décisions [qu’il a] prises, notamment [en faveur de] la lutte contre le narcotrafic et la corruption ».
Il a aussi affirmé : « Ce n’est pas qu’une tentative de coup d’État mais pour tuer le président de la République et tout le cabinet. ». D’après le président Embalo, l’armée a procédé à des arrestations et une enquête est ouverte pour élucider davantage cette affaire.
Des morts et blessés
Le sang a coulé dans la capitale de la Guinée Bissau ce mardi. En effet, une source de sécurité ayant des contacts à l’intérieur du palais du gouvernement a déclaré qu’un nombre inconnu de personnes avaient été touchées par des coups de feu. « Une deuxième source a déclaré que deux personnes étaient mortes, mais on ne sait pas qui elles étaient », rapporte Reuters. Le président Embalo a lui aussi confirmé cette information en déclarant qu’il y avait « beaucoup de morts ». « Ils sont le fait d’éléments isolés », a-t-il déclaré.
Ces événements interviennent moins d’une semaine après un remaniement ministériel, opéré le 24 janvier dernier, lors duquel le secrétaire d’État à l’ordre public, Albert Malu, a été limogé. Il était en première ligne du conflit qui opposait ces dernières semaines le gouvernement et le président autour d’un Airbus A340 venu de Banjul avec l’accord présidentiel. Le Premier ministre avait d’abord déclaré que l’avion transportait une cargaison suspecte et était entré illégalement dans le pays, avant de revenir sur ses dires.