Trois jours après avoir prononcé son discours de politique générale, le Premier ministre français, Michel Barnier, doit affronter sa première motion de censure, selon les informations rapportées par RFI.
Ce texte, déposé ce vendredi 4 octobre 2024, a été signé par 192 députés du Nouveau Front populaire (NFP), coalition regroupant les socialistes, communistes, écologistes et insoumis. Il sera défendu mardi prochain par Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste.
La motion reproche principalement à Michel Barnier la composition de son gouvernement, jugée incompatible avec le résultat des dernières élections législatives. Les signataires estiment que le président de la République aurait dû désigner un Premier ministre issu de leur coalition, qui dispose du plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale (193). Ils dénoncent également les orientations politiques du gouvernement, notamment le maintien de la réforme des retraites de 2023 et la mise en place d’une politique budgétaire qualifiée de « très austère ».
En outre, les députés du NFP critiquent le manque d’actions concrètes sur les enjeux environnementaux, affirmant que les déclarations du Premier ministre sur le climat restent « vaines ». Le texte évoque également une « dérive inquiétante » vers les idées de l’extrême droite, citant des propos récents du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur l’État de droit.
La motion de censure semble toutefois avoir peu de chances d’aboutir, le Rassemblement national ayant déjà indiqué qu’il ne la soutiendrait pas. Selon la députée RN Laure Lavalette, il serait prématuré de censurer le gouvernement à ce stade, préférant « laisser une chance » à l’exécutif. Le vote aura lieu mardi après-midi à l’Assemblée nationale.