Deux ans après avoir annulé la garantie fédérale du droit à l’avortement, la plus haute juridiction américaine a de nouveau autorisé le recours de l’IVG en cas d’urgence médicale en Idaho. Cette décision, rendue publique le jeudi 27 juin, marque un tournant dans un État parmi les plus conservateurs du pays, où l’avortement était interdit sauf dans des cas extrêmement rares depuis juin 2022.
L’avortement est de nouveau autorisé en Idaho après deux ans d’arrêt. La Cour suprême a annoncé la décision jeudi suite à une contestation judiciaire portée par l’administration Biden. L’affaire avait été renvoyée devant un tribunal inférieur pour déterminer si l’État d’Idaho avait violé la loi fédérale qui exige des soins d’urgence pour tout patient, y compris l’avortement pour les femmes enceintes en situation de danger de mort. Par un vote de 6 contre 3, incluant le soutien de trois juges conservateurs aux côtés des trois juges libéraux, la Cour a rejeté l’argument de l’État d’Idaho selon lequel la loi fédérale ne pouvait pas supplanter son interdiction de l’avortement.
L’État d’Idaho avait fait valoir que son interdiction prévoyait une exception pour sauver la vie de la mère, mais pas pour protéger sa santé. En réponse, l’administration Biden avait intenté une action en justice, arguant que cette restriction mettait en danger les vies des femmes nécessitant des soins d’urgence. La Cour suprême a finalement tranché en faveur de la protection des médecins, leur offrant ainsi une immunité contre les poursuites lorsqu’ils jugent que l’avortement est le meilleur traitement pour une patiente en danger.
Cette décision offre un soulagement temporaire mais important pour les médecins et les femmes en Idaho. Nancy Northup, présidente du Center for Reproductive Rights, a déclaré : « Nous sommes soulagés pour le moment, mais nous ne nous réjouissons pas vraiment. La Cour a repoussé la situation. » Elle a insisté sur le besoin urgent de clarté pour les femmes souffrant de complications graves liées à la grossesse et pour le personnel médical qui les traite.
Pour rappel, l’Idaho, connu pour ses lois strictes contre l’avortement, autorise cette procédure uniquement en cas de viol, d’inceste, de certaines grossesses non viables, et lorsque la vie de la femme enceinte est en danger. Les médecins qui enfreignent cette loi risquent des peines de prison, de lourdes amendes et la perte de leur licence médicale.