Longtemps resté dans l’escarcelle de l’ex-colonie, la France, Djibouti a fini par se départir de l’emprise unique de la langue de Molière, issue de près d’un siècle de colonisation française. Pour répondre aux attentes de la globalisation, l’îlot s’est arrangé pour faire entrer l’arabe et l’anglais dans ses habitudes linguistiques.
Djibouti, pays francophone, entouré de pays arabophones et anglophones, a fini par se dégager de la seule mainmise de la langue française que lui imposait, de fait, sa longue colonisation par l’Hexagone.
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Tout faire pour être en phase avec ce monde globalisé
Depuis son accession à la souveraineté internationale, en 1977, la jeune République, devenue membre de la Ligue arabe et de l’Union africaine (UA), a compris qu’il fallait se mettre en phase avec les nouvelles donnes que lui imposait la globalisation. L’îlot, resté longtemps francophone, était comme dans une position de fait accompli, de par sa situation géographique : Djibouti est entouré de pays anglophones et arabophones, ce qui ne laissai au pays aucun choix d’insérer l’anglais et l’arabe dans les habitudes linguistiques de sa population.
En 1978, le système éducatif du Djibouti accueille l’arabe dans ses programmes. Cette mesure vient rétablir une identité d’antan, perdue par près d’un siècle de la seule mainmise de la langue française. En 1992, l’arabe est élevé, au même titre que le français, à l’échelle de langue officielle. Depuis, cette langue a fait du chemin, avec son introduction et l’enseignement islamique, depuis les cours primaires.
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Outre l’arabe, l’anglais a aussi fait son entrée sur le sol djiboutien, permettant au pays d’être à l’aise avec ses voisins anglophones. De ce fait, les jeunes Djiboutiens, évoluant déjà dans un climat plurilingue, sont formés pour être de parfaits trilingues, maîtrisant, non seulement le français, mais aussi l’arabe et l’anglais, désormais généralisé dès la 3e année, puis progressivement renforcé, en accord avec les niveaux du Cadre européen de référence des langues.
Au-delà de ce désir de se conformer à ce monde globalisé, par l’utilisation de plusieurs langues, il faut reconnaître que Djibouti n’est pas prêt de reléguer les langues nationales au bas de l’échelle. En effet, de récentes études menées dans plusieurs pays africains ont démontré que l’introduction des langues nationales à l’école primaire renforce la qualité des apprentissages et le taux de réussite.