Réitérant ses accusations de soutien au groupe rebelle M23, la République Démocratique du Congo (RDC), a annoncé samedi, avoir décidé d’expulser l’ambassadeur du Rwanda en poste à Kinshasa.
La crise diplomatique qui ne cesse de s’envenimer entre la RDC et le Rwanda, est montée d’un cran ce week-end. Dans une déclaration ce samedi soir, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a annoncé que son pays a décidé d’expulser le diplomate du pays voisin. Il y en a ajouté, en effet, que cette décision a été prise en raison du soutien du Rwanda aux rebelles du M23. Pour l’heure, aucun son de cloche du côté de Kigali, qui a toujours rejeté les accusations de son pays voisin.
De violents combats ont repris, samedi 22 octobre, entre les forces armées congolaises et les rebelles du M23, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), près de la frontière avec l’Ouganda. Le M23 aurait pris le dessus dans les combats qui lui ont permis de prendre le contrôle d’une nouvelle cité, selon certaines sources qui signalent que les combats se rapprochent de Goma.
Washington réagit
Au cours d’un débat du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la situation d’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), jeudi, le représentant des Etats-Unis s’est adressé au Rwanda. « Nous appelons les acteurs étatiques à stopper leurs appuis aux groupes armés y compris les forces de défense du Rwanda et les rebelles du M23 », a déclaré le représentant des États-Unis auprès de l’ONU, Robert Wood.
Le mouvement du 23 mars, également appelé M23, est un groupe créé à la suite de la guerre du Kivu. Il est composé d’ex-rebelles du CNDP réintégrés dans l’armée congolaise à la suite d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa. Ils se sont ensuite mutinés en avril 2012. Ils reprochent au gouvernement congolais de ne pas avoir respecté des engagements de paix incluant la démobilisation de ses combattants.
Le M23 occupe la cité de Bunagana depuis plus de 4 mois. Le président Félix Tshisekedi qui accuse le Rwanda de soutenir militairement le M23, ce que Kigali dément, a déclaré qu’il priorise la voie diplomatique, mais n’exclut pas l’option militaire pour la sécurité de son territoire.
Il y a quatre mois, des combats ont opposé l’armée congolaise aux rebelles du M23 dans cette région de la RDC, faisant plusieurs morts et de nombreux déplacés. Face à l’insécurité grandissante dans l’Est de la RDC, les dirigeants de la communauté de l’Est de l’Afrique ont décidé de l’envoi d’une force régionale pour aider l’armée congolaise dans sa lutte contre les groupes armés.