Les tensions entre l’Algérie et la France montent d’un cran. Alger accuse Paris d’avoir orchestré un complot visant à « déstabiliser » le pays.
La relation franco-algérienne, déjà fragile, atteint un nouveau point critique. Le journal El Moudjahid, porte-voix des autorités algériennes, a révélé le dimanche 15 décembre que Stéphane Romatet, ambassadeur de France en Algérie, avait été convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères.
Ce dernier lui aurait présenté une série de chagrins, parmi lesquels figure une accusation qualifiée de « fantaisiste » par Paris. Selon la presse algérienne, les services de la DGSE auraient mené une opération secrète visant à « recruter » d’anciens terroristes algériens repentis pour déstabiliser le pays.
Cette convocation, qui s’est tenue le jeudi 12 décembre, mais n’a été rendue publique que trois jours plus tard, reflète l’ampleur de la crise diplomatique entre les deux pays. Elle s’inscrit dans un contexte marqué par un désaccord profond lié au revirement stratégique de Paris en faveur du Maroc dans le dossier du Sahara occidental.
Le 30 juillet, Emmanuel Macron avait écrit au roi Mohammed VI pour annoncer que la France reconnaissait désormais la « souveraineté marocaine » sur ce territoire disputé depuis 1976 entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie. Cette position a été confirmée lors de la visite d’État de M. Macron à Rabat en octobre, marquant un tournant aux répercussions majeures sur les équilibres régionaux.