Le procès très attendu de Steve Amoussou, alias « Frère Hounvi », accusé de plusieurs infractions liées à des publications présumées subversives, a été une fois de plus reporté. Ce lundi 27 janvier 2025, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), l’audience a été rapidement suspendue après une série de contestations soulevées par la défense.
L’audience, commencée à 13h40, a été marquée par des échanges tendus entre la défense et le ministère public. Dès l’ouverture, le président de céans a entamé la lecture des messages attribués à « Frère Hounvi » présumé, tirés de ses chroniques de janvier 2020. Ces messages accusent l’armée béninoise d’avoir tiré sur des civils à Savè lors des violences enregistrées à l’époque.
Cependant, Steve Amoussou n’a pas eu l’occasion de répondre aux accusations, car son avocat, Me Julien Togbadja, est immédiatement intervenu pour contester la procédure.
Les arguments de la défense
Me Togbadja a qualifié la présence de Steve Amoussou devant la Cour d’illégale », arguant qu’un recours contestant la légalité de la poursuite est toujours en instance devant la Cour constitutionnelle. Ce recours, initialement examiné, a été renvoyé au 20 février 2025. L’avocat a demandé que le procès soit suspendu en attendant la décision de la haute juridiction.
En outre, Me Togbadja a mis en cause l’absence de parties civiles identifiables dans le dossier. Il a soutenu que le parquet spécial de la CRIET ne pouvait pas être la seule partie civile dans une affaire de cette nature et a exigé que les parties civiles soient clairement identifiées.
Par ailleurs, l’avocat a dénoncé un accès limité aux éléments du dossier judiciaire, demandant à la Cour de communiquer ces documents à la défense pour garantir un procès équitable.
Un débat houleux avec le ministère public
Le ministère public, représenté par le premier substitut du procureur spécial, a contesté les affirmations de la défense. Il a rappelé que la procédure pour obtenir les documents judiciaires était bien connue des avocats, qui auraient dû saisir le parquet spécial pour y avoir accès. Cette position a déclenché un débat houleux entre les deux parties, marquant un moment de tension dans l’audience.
Face aux multiples requêtes et au débat acharné, le juge a décidé de renvoyer le procès au lundi 10 mars 2025, a rapporté Libre Express. Ce délai vise à permettre à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur le recours pendante et à garantir que toutes les parties disposent des éléments nécessaires pour la suite du procès.