Les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se réuniront jeudi et vendredi au Ghana pour évoquer une possible intervention militaire au Niger, a-t-on appris mardi de source militaire régionale, ce qu’a confirmé une source à la Cedeao.
Cette réunion qui devait initialement se tenir ce samedi 12 au Ghana pour évoquer le déploiement de la « force en attente » pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger avait a été reportée. Mais une nouvelle date a été confirmée pour la réunion extraordinaire des chefs d’état-major des armées des pays de la Cédéao, qui se tiendra les 17 et 18 août à Accra, au Ghana.
Si plusieurs pays se sont dits prêts à envoyer leur armée au Niger, comme la Côte d’Ivoire, la Cedeao affirme qu’elle veut privilégier « la voie diplomatique ». L’idée d’une intervention militaire divise : des voix politiques, religieuses et de la société civile s’élèvent ainsi dans le nord du Nigeria, qui craignent de graves conséquences dans leur pays et dans la région du Sahel meurtrie par les violences djihadistes.
Menaces de poursuite pour « haute trahison »
Après avoir refusé plusieurs médiations de la Cedeao, le régime militaire nigérien a accueilli samedi une délégation de chefs religieux nigérians. A la suite de cette rencontre, le premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine, a mis en avant « un grand intérêt » du Niger à « préserver » une « relation importante et historique » avec le Nigeria et la Cedeao.
Mais le régime souffle le chaud et le froid, annonçant désormais vouloir « poursuivre » le président déchu Mohamed Bazoum pour « haute trahison ». Une démarche qui, pour la Cedeao, « constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l’ordre constitutionnel par des moyens pacifiques ».