Alors que les militaires guinéens ont mis fin à un troisième mandat contesté du président Alpha Condé à travers un coup d’Etat dimanche, de l’autre côté du Cameroun, le président Paul Biya semble prendre ses dispositions pour éviter le même sort.
En Guinée, les éléments des forces spéciales du pays, une unité mis en place par le président Alpha Condé, lui-même, ont mené une opération pour déloger le chef de l’Etat. Dimanche, le Colonel Mamady Boumbouya, chef des putschistes, a annoncé l’arrestation du président et la fin du régime en place. Le gouvernement et la constitution ont été dissouts et les militaires annoncent la mise en place d’un nouveau gouvernement inclusif.
Cette situation a sonné comme un déjà vu, quand on voit ce qui est arrivé au Mali voisin. C’est dans ce contexte que certains chefs d’Etat africains tentent de mettre les garde-fous pour éviter, à l’avenir, des situations pareilles.
Seulement 24 heures après l’avènement du coup d’Etat en Guinée, le président camerounais, Paul Biya, fort de ses 38 ans d’expérience du pouvoir et de ses 89 années sous le soleil, a semblé prendre des mesures radicales pour probablement parer à une éventualité pareille. Le super commandant en chef du Cameroun a procédé à un balayage au sein du ministère de la Défense.
On pourrait croire à une coïncidence mais le timing de cette décision de Biya, de renouveler le visage du ministère de la Défense et d’y mettre de nouvelles personnes, laisse à penser que le doyen président voit venir des signes d’exacerbation de sa présidence au sein même de son régime et également au sein d’une population qui reste mélancolique face à la longue attente de voir une nouvelle personne à la tête du pays.
Ils sont nombreux, ces chefs d’Etat africains qui doivent être en train de faire des plans pour éviter ce qui est arrivé à leur collègue de Guinée. De la Côte d’Ivoire au Congo en passant par la Guinée équatoriale, le Togo ou encore l’Ouganda, ces dirigeants devraient trembler face à ce nouveau vent qui semble souffler progressivement à travers les pays sur le continent.