Dans les arcanes du pouvoir, Alassane Ouattara semble osciller entre deux stratégies : maintenir Laurent Gbagbo en dehors du jeu politique ou le réintégrer pour accentuer les divisions au sein d’une opposition déjà morcelée.
En Côte d’Ivoire, les élections présidentielles sont prévues pour le 31 octobre 2025. Parmi les candidats déclarés, on retrouve Simone Ehivet Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan. Tidjane Thiam, élu en décembre 2023 après la disparition d’Henri Konan Bédié, se positionne également comme une figure majeure et pourrait porter les couleurs du PDCI, à condition d’être désigné lors de la prochaine convention du parti.
De son côté, Alassane Ouattara garde le silence. Bien que l’hypothèse d’une candidature pour un quatrième mandat ne suscite plus autant de critiques de l’opposition, celle-ci met désormais l’accent sur l’exigence d’élections « transparentes et inclusives ». Parmi les personnalités politiques déclarées les plus incertaines de participer en raison de condamnations judiciaires les rendant inéligibles et incapables de voter figurent Charles Blé Goudé, Guillaume Soro et Laurent Gbagbo.
Malgré sa condamnation en 2018, l’ancien président Gbagbo, investi par le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), pourrait être réinscrit sur les listes électorales, une option que le RHDP semble considérer. Selon une source proche de la présidence citée par Linfodrome , « la réintégration de Gbagbo est envisagée comme une manÅ“uvre stratégique ».
L’objectif, selon ce cadre du parti au pouvoir, serait clair : « fragmenter les voix de l’opposition pour empêcher Tidjane Thiam, nouveau visage du PDCI, de rassembler un électorat en quête de changement ».