Dans le cadre de la Journée africaine de lutte contre la corruption, Amnesty International a publié un rapport dénonçant les persécutions subies par les défenseurs des droits humains luttant contre la corruption dans 19 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont le Togo. Agnès Callamard, la secrétaire générale de l’organisation, a exprimé son inquiétude quant à la situation des journalistes togolais, notamment ceux qui ont été contraints à l’exil.
Le rapport souligne les cas de Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou, deux journalistes togolais qui ont été arrêtés en décembre 2021 après avoir accusé des membres du gouvernement de corruption. En mars 2023, ils ont été condamnés à trois ans de prison et à une amende de trois millions de francs CFA (4 500 euros) pour « outrage aux représentants de l’autorité publique » et « diffusion de fausses informations ». Les deux journalistes ont fait appel de cette décision, mais ont dû fuir le pays pour leur sécurité.
Le rapport d’Amnesty International cite également d’autres cas en Afrique, comme celui du journaliste camerounais Martinez Zogo, qui a été enlevé et retrouvé mort alors qu’il enquêtait sur le détournement présumé de fonds par des personnalités politiques et des hommes d’affaires proches du pouvoir. Au Niger, la journaliste et blogueuse Samira Sabou a été reconnue coupable de « diffamation par communication électronique » et condamnée à un mois de prison et à une amende de 100 dollars pour avoir republié un article alléguant une corruption liée au trafic de drogue.
Agnès Callamard a appelé les gouvernements de la région à lutter contre la « culture omniprésente de l’impunité » qui alimente la corruption endémique et prive les victimes d’un accès à la justice et à des recours. Amnesty International demande aux États d’adopter des lois et des politiques pour se protéger fermement contre la corruption.