Le gouvernement allemand d’Olaf Scholz va emprunter 39,2 milliards d’euros supplémentaires en 2022, afin de faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, ont indiqué lundi des sources ministérielles.
La guerre en Ukraine va nettement plomber la reprise économique allemande et diviser par deux à 2,1% la croissance attendue du PIB en 2022, selon l’institut économique IfW Kiel. Pour ainsi faire face à cette situation, le gouvernement allemand va financer des plans d’aides aux entreprises et aux ménages. Ces prêts porteront à 138,9 milliards d’euros le total emprunté pour l’année en cours, selon un projet de budget rectificatif du gouvernement.
Berlin avait jusque-là tablé sur un endettement de 99,7 milliards d’euros mais avait prévenu en mars que la guerre en Ukraine nécessiterait des dépenses plus importantes. Après une décennie à cumuler les excédents budgétaires, c’est la troisième année consécutive que l’Allemagne, longtemps modèle de rigueur, laisse filer son endettement pour affronter des crises hors norme. La pandémie de coronavirus avait nécessité des programmes d’aides d’une ampleur inédite.
Le conflit en Ukraine frappe aussi durement l’économie allemande: les ménages et les entreprises souffrent de la flambée des coûts de l’énergie, particulièrement du gaz, dont dépend largement le pays. Les industriels exportateurs sont par ailleurs touchés par des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement, et par les sanctions prises contre la Russie.
Berlin a donc débloqué début avril un vaste plan d’aides aux entreprises de 5 milliards d’euros de soutien direct, et de plus de 100 milliards d’euros de prêts garantis. Les ménages ont également été largement soutenus via des baisses de taxe, et des chèques énergie de plusieurs milliards d’euros.
Berlin a enfin décidé de dépenser plusieurs milliards d’euros pour diversifier ses approvisionnements énergétiques en gaz et assurer la prise en charge des réfugiés ukrainiens arrivés nombreux en Allemagne. Au total, ces différents plans coûteront 26,3 milliards d’euros de dépenses supplémentaires tandis que le budget de l’État sera amputé de 12,9 milliards de baisse de recettes pour les finances publiques, selon Berlin.