Le 19 Février 1990, le Bénin en proie à une crise socioéconomique et politique a ouvert une conférence nationale des forces vives de la Nation qui lui a permis de fermer définitivement la page du système marxiste léniniste pour s’engager sur la voie de la démocratie. 32 ans après, l’un des pères de la constitution de 1990, Théodore Holo évoque ce qui est à pérenniser.
L’ancien président de la cour constitutionnelle, le professeur Théodore Holo s’est prononcé sur le processus démocratique entamé par la République du Bénin au lendemain de la conférence des forces vives de la Nation.
Dans un entretien accordé à Crystal News, le juriste, constitutionnaliste est revenu sur les moments forts de cette assise historique, les acquis issus de cette conférence nationale des forces vives de la Nation qu’il faut tout faire pour pérenniser.
D’abord, l’ancien ministre du président Nicéphore Soglo estime que la démocratie est désormais un acquis pour les béninois et il n’est plus possible de remettre en cause ce système politique. « Les béninois ont goûté à la démocratie et on a du mal à leur refuser la démocratie« , indique-t-il comme pour dire qu’il s’agit désormais d’une marche irréversible.
Il peut avoir des tentative de remise en cause ou de restriction de liberté, fait-il savoir, mais aucun président ne peut plus remettre en cause la démocratie même s’il reconnait que cela n’est jamais un acquis et qu’il faut la veille permanente. A croire Théodore Holo, le pluralisme a d’ailleurs commencé par rentrer dans l’ADN du béninois. Il en veut pour preuve, l’existence aujourd’hui d’au moins 5 ou 6 partis politiques malgré l’effort de restriction qu’il a eu.
Ce qui est également à pérenniser selon le professeur Théodore Holo, c’est la paix qui suppose le respect de la définition de la démocratie, le consensus par la gestion pacifique des contradictions inhérentes à tout système démocratique, à toute société humaine.
« C’est le dialogue qui permet de voir quelle est la position la plus pertinente à adopter. Donc il nous faut le dialogue. Je vois dans certains pays, lorsqu’il y a des situations de tensions, le chef de l’Etat n’hésite pas à recevoir les partis politiques de l’opposition pour avoir leur point de vue sur la situation« , indique Théodore Holo
Pour Théodore Holo, le dialogue est nécessaire. Vous allez constater, précise-t-il que chaque fois qu’il y a des crises dans le pays, on fait recours à l’Eglise catholique comme on l’a eu à faire au cours de la conférence nationale, indique-t-il.
Ces acquis aux dires du constitutionnaliste doivent être pérenniser. Et pour ce faire, il faut la veille permanente des acteurs politiques et des leaders de la société civile. Il faut s’entendre à travers ce dialogue, insiste-t-il sur le contenu du développement qui ne peut se faire sans la paix et le pain.