Pour la première fois, l’armée colombienne adresse des excuses aux familles de civils innocents tués par des soldats dans le cadre de la pratique des « faux positifs ».
L’armée colombienne a franchi une étape historique en présentant des excuses publiques aux familles de civils qui ont été tués illégalement par des soldats sous le prétexte fallacieux qu’ils étaient des guérilleros morts au combat, une pratique bien connue sous le nom de « faux positifs ». Cet acte de contrition marque un moment significatif dans les efforts visant à rendre des comptes pour les violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité colombiennes.
Le scandale des « faux positifs » a secoué la Colombie pendant des années, mettant en lumière des exécutions extrajudiciaires systématiques de civils innocents par des membres de l’armée. Les victimes de cette pratique ignoble étaient souvent des jeunes hommes pauvres, recrutés sous de faux prétextes, assassinés, puis présentés comme des combattants ennemis morts au combat pour gonfler les statistiques de réussite de l’armée.
Le général Eduardo Enrique Zapateiro, commandant de l’armée colombienne, a prononcé les excuses lors d’une cérémonie officielle, reconnaissant la responsabilité de l’armée dans ces crimes odieux. Il a déclaré : « Nous reconnaissons les erreurs du passé et nous demandons pardon aux familles des victimes, au nom de l’institution et de tous les soldats. » Cette déclaration marque une rupture significative avec la politique passée de déni et d’impunité.
Cependant, malgré ces excuses, des défis subsistent pour garantir que justice soit rendue et que les responsables de ces crimes soient tenus pour responsables. De nombreuses familles attendent toujours la vérité sur ce qui est arrivé à leurs proches et recherchent une compensation pour leur perte.