Face à une chute significative du rouble et une résurgence de l’inflation, la Banque Centrale Russe a pris des mesures audacieuses en relevant son taux directeur de 8,5 % à 12 %. Cette décision vise à stabiliser l’économie et à limiter les risques sur la stabilité des prix.
La Banque Centrale Russe (BCR) a récemment pris une mesure de politique monétaire inattendue en augmentant son taux directeur de 8,5 % à 12 %. Cette décision intervient alors que le rouble, la devise nationale russe, a connu une chute constante depuis plus d’un an, enregistrant une baisse de près de 25 % par rapport au dollar américain depuis le début de l’année. De plus, l’inflation a montré des signes de redémarrage, augmentant les pressions sur l’économie du pays.
Dans un communiqué officiel, la BCR a expliqué que cette hausse des taux était nécessaire pour contrôler l’inflation grandissante et pour prévenir tout risque potentiel sur la stabilité des prix. Cette décision a été prise lors d’une réunion d’urgence qui a tenu compte de l’évolution récente de l’économie russe ainsi que de la réaction des marchés financiers internationaux.
L’annonce de la BCR a eu un impact immédiat sur le marché des changes. Le rouble, qui avait atteint son plus bas niveau par rapport à l’euro et au dollar depuis mars 2022, a connu une brève période de volatilité en début de séance européenne, augmentant de près de 18 % face au dollar avant de se stabiliser autour d’une hausse de 2,5 %. Cette réaction témoigne de l’effet immédiat des décisions de la BCR sur les marchés financiers.
Bien que la mesure de la BCR ait entraîné une légère reprise du rouble, les experts restent prudents quant à l’avenir de la devise russe. Sylvain Bersinger, analyste chez Asterès, souligne que malgré cette réaction à court terme, le rouble a connu une tendance à la baisse régulière au cours de la dernière année. Les défis économiques auxquels la Russie est confrontée nécessitent une surveillance continue et des ajustements potentiels de la politique monétaire. La BCR a d’ailleurs laissé entendre qu’elle pourrait prendre de nouvelles décisions dans les semaines à venir, en fonction de l’évolution de l’inflation réelle et de la réaction des marchés financiers.