Dans un communiqué officiel signé du tribunal correctionnel de Bangui, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a déposé une plainte contre le journaliste Rémy Ngono pour offense à sa personne. Le Franco-camerounais est attendu le 23 juin prochain devant la justice centrafricaine.
Remy Ngono a rendez-vous avec la justice centrafricaine. Le journaliste de RFI est attendu le 23 juin prochain au tribunal correctionnel de Bangui. Le Franco-camerounais et une certaine, Sabine Ntsama, une conseillère en ressources humaines, sont appelés à répondre d’une plainte déposée par le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra contre eux.
En effet, dans la note du tribunal correctionnel de Bangui, dont la presse locale a pu prendre contact, les deux personnes sont accusés d’avoir tenu via les réseaux sociaux des propos qui ont portés atteintes à l’honneur et à la dignité du chef de l’Etat et ont incité la population centrafricaine à la haine et à la révolte.
« Dans une vidéo sur sa page Facebook, le journaliste Remy Ngono a révélé comment Monsieur Touadera utilise sa position pour protéger des entités criminelles internationales. Le président centrafricain y est présenté comme le parrain d’une mafia savamment orchestrée par des feemans camerounais », lit-on notamment dans le communiqué.
Journalistes panafricanistes, Rémy Ngono et Sabine Ntsama dénoncent depuis des mois la protection attribuée par l’Etat Centrafricain à Emile Parfait Simb qui a rejoint la Russie à partir de Bangui avec un passeport centrafricain.
« La citation directe de M. Touadera contre moi est ridicule et irrecevable devant toute juridiction normale »
Invitée à réagir à cette citation à comparaître, Sabine Ntsama a jugé la convocation de « ridicule et irrecevable devant toute juridiction normale ». « Touadera, son Ministre de la Justice, ses auxiliaires de Justice, ne m’ont jamais cité à comparaître devant aucune juridiction. La citation lue sur les réseaux sociaux vise M. J. Remy Ngono, dont je ne suis ni la conjointe, ni la collaboratrice, mais dont je semble être l’intermediaire choisie pour lui signifier ladite citation », a-t-elle déclaré à la presse locale.
« M. Touadera ne dit pas en quoi l’information sur les poursuites est fausse, et n’arrive pas à expliquer comment la délivrance d’un passeport diplomatique centrafricain à M. Simb, poursuivi dans plusieurs pays et surtout la sollicitation pour ce dernier de visa pour aller en Russie ne serait pas un soutien à une personne poursuivie par la justice de plusieurs pays et qui ne doit sa présence dans sa délégation qu’à une libération sous garant après avoir été interpellé par la justice camerounaise », a-t-elle ajouté.