En Centrafrique, l’ONU enquête sur un massacre présumé près de la ville de Bria, à 600 km à l’Est de Bangui, qui aurait vu plusieurs dizaines de victimes civiles lors d’une opération conjointe les 16 et 17 janvier des forces armées et de mercenaires du groupe privé russe Wagner.
Plus de 30 civils auraient été tués, certains par des balles perdues, lors de l’opération des 16 et 17 janvier près de la ville de Bria, qui visait le groupe rebelle Union pour la paix, selon des responsables de l’ONU s’exprimant sous couvert d’anonymat vendredi. « Les forces armées centrafricaines et les Russes sont en train de commettre un massacre », a déclaré de son côté à l’AFP une source militaire en Centrafrique, sous couvert de l’anonymat. « Il y aurait des exécutions sommaires et nous parlons de plus de 50 morts », a-t-elle poursuivi.
« Je n’ai pas eu connaissance de cette attaque« , a de son côté déclaré à l’AFP Albert Yaloké Mokpeme, porte-parole de la présidence centrafricaine. La mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a entrepris d’interroger des survivants afin d’éclaircir la réalité des faits, ont précisé les sources onusiennes. Interrogé, le service de communication de l’ONU s’est refusé jusqu’à présent à tout commentaire.
Le groupe paramilitaire privé russe Wagner est réputé proche du Kremlin et prendrait, selon ses détracteurs, ses ordres au ministère russe de la Défense. Moscou ne reconnaît officiellement la présence que de 1.135 « instructeurs non armés » mais les ONG opérant sur le terrain, la France et l’ONU affirment qu’une partie d’entre eux sont des hommes du groupe privé russe de sécurité Wagner, ce que dément Moscou. Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur le conflit centrafricain, les Etats-Unis avaient demandé à Moscou d’enquêter sur les exactions attribuées à des ressortissants russes.