Deux ressortissants franco-algériens ont été arrêtés lundi 10 juin à Bangui, capitale de la République centrafricaine. Ils sont actuellement détenus à la Section des recherches et d’investigations (SRI). Les autorités locales les soupçonnent de liens avec des groupes armés et les ont interpellés en possession d’une quantité importante d’armes et de devises.
Les deux hommes, dont l’identité n’a pas été révélée, étaient sous la surveillance des services de renseignement centrafricains depuis plusieurs années. Installés officiellement en RCA pour des affaires depuis 2017, ils ont été appréhendés lors d’une opération de perquisition dans leur domicile situé dans le 7e arrondissement de Bangui, à proximité de la résidence de l’ambassadeur de France.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre les suspects aux côtés d’une valise contenant des armes, des engins explosifs, et des effets militaires. Selon la radio locale Ndeke Luka, la perquisition a permis de saisir des armes de guerre de marque AK 47, des munitions de gros calibre, des grenades, des casques militaires balistiques, des dizaines de millions de francs CFA, divers passeports, et des tenues militaires.
Le site centrafricain Ndjoni Sango a rapporté que les suspects étaient en contact permanent avec des chefs de groupes armés et certains officiers de l’armée nationale. Les médias locaux soulignent également leur implication dans le secteur minier, où ils collaboraient avec des opérateurs économiques étrangers et des personnalités politiques centrafricaines importantes, bénéficiant ainsi d’une protection rapprochée jusqu’à leur arrestation.
La France a réagi par le biais d’une source diplomatique, indiquant que son ambassade à Bangui est mobilisée pour assurer la protection consulaire des deux ressortissants. Radio France Internationale (RFI) a confirmé que les deux hommes étaient inscrits sur les registres consulaires français depuis 2017.
En revanche, les autorités de Bangui et d’Alger n’ont pas encore commenté cette affaire. Cette arrestation fait suite à celle, fin mai, d’un consultant d’une ONG américaine, détenteur de passeports belge et portugais, dans le sud-est du pays. Ce dernier est visé par une enquête pour complot présumé contre l’État en lien avec des groupes armés rebelles.