5 jours après la découverte du corps mutilé de notre confrère camerounais Martinez Zogo, une délégation des chefs traditionnels de la Lékié refuse de récupérer le corps mutilé du journaliste et «demande qu’il soit enterré à Mvomeka’a chez le président Paul Biya».
Les Chefs traditionnels du département de la Lékié, circonscription administrative d’origine du journaliste Martinez Zogo sortent de leur réserve. Dans un message adressé au chef de l’Etat Paul Biya, Ils expriment leur colère. Car leur fils a été froidement assassiné. « Notre fils, Arsène Salomon Mbani Zogo, connu sous le nom de Martinez Zogo, a été assassiné sauvagement, torturé, sodomisé, mutilé atrocement et jeté comme un animal (…)», constatent-ils.
« Nous refusons de recevoir ces asticots dans la Lékié et proposons que la dépouille de Martinez Zogo soit acheminée à Mvomeka [ village natal du président Paul Biya, située dans le sud du pays, ndlr] et qu’il soit enterré dans le caveau familial du président, vous son père. Une délégation des chefs traditionnels de la Lékié fera le déplacement dans votre village pour assister aux obsèques », martèlent les porte-parole des populations de la Lékié.
Ces chefs traditionnels camerounais soutiennent que le mode opératoire de l’assassinat crapuleux du journaliste Martinez Zogo implique des services de sécurité de l’État. Cette nouvelle initiative vient s’ajouter à la vague d’indignation qui secoue le Cameroun et s’observe au plan international.
Rendus hier jeudi sur le site de la découverte macabre du corps, les gardiens de la tradition ont déclaré « Lekié mort », le lundi 30 janvier 2023. Le département d’origine du journaliste, situé dans la région du Centre, devrait faire face, le 30 janvier prochain, à une ville morte.
Une rupture avec le régime Biya
La démarche des chefs traditionnels de la Lekié, marque une rupture avec le régime Biya. Le département de la Lekié est un bastion du régime en raison du soutien qu’il a toujours apporté au pouvoir de Yaoundé.
Pour rappel, Martinez Zogo a été retrouvé mort le 22 janvier 2023 vers Soa au Nord de la capitale, cinq jours après son enlèvement. Son corps en état de décomposition au moment de la découverte macabre, présentait des signes de torture et de mutilation. Une autopsie a été pratiquée à l’hôpital central de Yaoundé, l’enquête ouverte suit son cours, tandis que le vent de condamnation continue de souffler.