L’Union européenne (UE) a annoncé mardi, la levée de ses sanctions qui pesaient au Burundi contre trois personnalités, dont le Premier ministre, pour leurs rôles dans la crise politique de 2015 qui avait fait au moins 1.200 morts.
Satisfaite des progrès sur les droits humains, l’Union Européenne, a décidé de la levée des sanctions qu’elle avait imposées à trois personnes au Burundi. « L »intensification des relations UE – Burundi a permis de lever l’article 96 (de l’accord de partenariat ACP-UE, qui permet de prendre des « mesures appropriées » relatives aux droits de l’homme et à l’état de droit, ndlr. Ces mesures ont été levées en février). Aujourd’hui l’UE lève les sanctions individuelles de 3 personnes dont le Premier ministre. L’UE continuera à appuyer les efforts de développement et les réformes entreprises par le Burundi« , indique la délégation de l’Union Européenne sur Twitter.
« Depuis les élections de 2020, il y a eu des évolutions positives, notamment la grâce accordée à plus de 5 000 prisonniers, la levée des sanctions contre les médias et le retour de plus de 60 000 réfugiés burundais de l’étranger. Cependant, nous restons bien conscients que de nombreux défis subsistent. Nous attendons des autorités qu’elles mettent rapidement en Å“uvre les engagements qu’elles ont pris pour améliorer les droits humains », développe Nabila Massrali, porte-parole des Affaires étrangères de l’Union européenne.
« Gel des fonds »
Outre l’actuel Premier ministre, les sanctions pesant sur Godefroid Bizimana, ancien directeur général adjoint de la police, et Léonard Ngendakumana, ancien général, ont également été levées. Les sanctions, prises par l’UE le 1er octobre 2015, concernaient notamment des « restrictions en matière de déplacements » et le « gel des fonds« .
L’Union européenne a toutefois, souligné que les conditions ne sont pour l’instant pas réunies pour reprendre l’aide budgétaire avec les autorités du Burundi.
En 2015, l’opposition avait jugé illégale la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. La contestation qui avait suivi avait été violemment réprimée, avec des exécutions sommaires, disparitions, détentions arbitraires, torture et violences sexuelles contre toute voix dissidente. Cette crise a fait au moins 1200 morts et poussé quelque 400.000 Burundais à l’exil.