Alors que l’attaque d’Inata au Burkina Faso n’a toujours pas été digérée et que des soldats sont toujours portés disparus, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de contrôle de l’armée sur le territoire du pays.
Le Burkina Faso a été endeuillé par une attaque terroriste le 16 novembre dernier qui a fait 53 morts parmi les soldats. Selon les informations, au moins une cinquantaine de soldats sont toujours introuvables après l’attaque qui a eu lieu dans la région nord d’Inata. Pour le politologue Drissa Traoré, «que nous recherchions toujours des survivants est le signe même que l’armée n’a aucun contrôle sur le territoire, ou qu’elle refuse d’accepter les preuves d’un plus lourd tribut ».
En effet l’homme suppose que l’armée pourrait avoir perdu plus que 53 soldats et n’aurait pas le courage de l’avouer, au vue de la crise qui secoue le pays en ce moment. Au cas contraire, il va sans dire simplement que les forces de défense du Burkina Faso sont incapables de protéger le territoire et donc, la population.
L’officier supérieur burkinabé à la retraite Loana Charles Ouattara, cité par l’AFP, a indiqué que « l’armée burkinabé a un grave problème structurel ». Il s’offusque du fait que « les officiers supérieurs sont tous au quartier général pendant que le pays est en guerre ». Il explique également que les soldats sont dispersés en de petits groupes dans les parties sensibles du Faso mais « attendent en vain » des renforts.
« Soit il y a un problème logistique, soit la force de secours n’existe même pas – et en conséquence, nous avons eu la tragédie d’Inata », a déclaré Ouattara. « Il faut vraiment revoir la taille des unités de l’armée pour ne pas être coincés dans des situations comme Inata où les soldats, déployés en petits détachements, sont attaqués par des troupes ennemies deux à trois fois plus importantes », a-t-il ajouté.
Il faut noter également que les révélations après l’attaque d’Inata indiquent que les gendarmes d’Inata attendaient des secours depuis plusieurs jours et ils ont appelé à l’aide peu de temps avant l’assaut, affirmant qu’ils étaient à court de munitions et de nourriture. Le président du pays s’est offusqué de cette situation et la population s’est mobilisée dans les rues du pays pour réclamer la démission du chef de l’Etat Roch Kabore.