La principale organisation syndicale du Burkina Faso, l’Unité d’Action Syndicale (UAS), a demandé le report de la rencontre annuelle prévue avec le gouvernement en raison de mesures répressives et de menaces à l’encontre des responsables syndicaux.
L’Unité d’Action Syndicale (UAS) a officiellement sollicité un report de la rencontre annuelle prévue entre les syndicats et le gouvernement du Burkina Faso, qui était initialement programmée pour ce mardi. L’UAS, la principale organisation syndicale du pays, a justifié sa demande en soulignant que la préparation de cette rencontre n’était pas achevée en raison de mesures répressives et de menaces pesant sur ceux qui expriment des critiques envers le pouvoir en place.
Les syndicats ont exprimé leur inquiétude quant au climat actuel. Dans leur déclaration, ils ont indiqué que des responsables syndicaux font l’objet de menaces. Ils estiment que ces conditions ne garantissent pas un environnement propice à des négociations sereines, qui devraient impliquer la liberté d’expression et d’opinion.
Cette demande de report intervient après une série de réquisitions à l’encontre de leaders d’organisations syndicales, de défense des droits de l’homme et de journalistes pour se rendre au front.
Un langage pseudo révolutionnaire
Le Premier ministre burkinabè, Me Apollinaire Kyelem de Tambèla, a condamné l’attitude des syndicats, les accusant de s’être réveillés brusquement pour « tromper la population par un langage pseudo révolutionnaire ».
Pour la junte au pouvoir, « les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation ». Elle soutient que la construction d’une nation ne peut se faire dans l’indiscipline et le désordre, invitant ceux qui ont des propositions à les soumettre.
Depuis l’avènement de la junte militaire au Burkina Faso, des voix se sont levées pour alerter sur la détérioration du climat social qui inspire de la méfiance et la peur. Des rapports ont également fait cas de violation des droits de l’homme au Burkina Faso. Mais la junte reste droit dans ses bottes et ne se reconnait dans aucun manquement au respect des libertés; et clame l’unité et des actions dans l’intérêt général, pour un développement durable du pays.