Le premier objectif du gouvernement burkinabé de transition est la sécurisation du territoire national. Et pour en arriver, le gouvernement a proposé, vendredi 09 Décembre, aux syndicats, le prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs du public et du privé pour financer cette guerre contre le terrorisme.
Chaque burkinabè devra désormais apporter sa contribution au coût astronomique de la guerre contre le terrorisme. Ce vendredi 9 décembre, le gouvernement burkinabè a proposé, aux syndicats, le prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs du public et du privé afin d’alimenter un fonds dédié à payer et à acquérir des armes au profit des 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) dont la prise en charge ainsi que leurs équipements, est estimé à 106 milliards FCFA (170 millions de dollars), a-t-on appris de source officielle.
Selon un communiqué de la présidence burkinabè, la proposition a été faite vendredi lors d’une rencontre du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avec les représentants de l’Unité d’action syndicale (UAS), du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) et de l’ensemble des coordinations des syndicats des différents départements ministériels. Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar Nacanabo, qui s’est exprimé à l’issue de la rencontre, a indiqué que le gouvernement propose la mise en place d’un Fonds de soutien pour l’effort de guerre, a souligné le communiqué.
Recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP)
« Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement a décidé de recruter 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ces VDP seront payés à 60 000 FCFA (96 dollars) par mois et par personne; ce qui doit mobiliser 36 milliards FCFA (plus de 5 millions de dollars) par an pour leur prise en charge. Outre cette prise en charge, il y a des armes à payer pour les équiper, des tenues pour leur habillement, des engins et du carburant pour le déplacement. Et tout cela est évalué à 106 milliards FCFA (107 millions de dollars) », a précisé le ministre Nacanabo, selon le communiqué de la présidence.
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Le ministre a fait savoir que le projet de budget pour l’exercice 2023 présente déjà un déficit de 600 milliards FCFA (970 millions de dollars) et ne prend pas en compte le recrutement des VDP, d’où la nécessité de la création de ce fonds qui doit permettre de lever 100 milliards FCFA (160 millions de dollars) pour l’année 2023. « Pour alimenter ce fonds, le gouvernement a proposé aux partenaires sociaux plusieurs sources à savoir : une contribution volontaire de chaque Burkinabè, le prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs du public, du privé, des membres de l’Assemblée législative de transition (ALT), des prélèvements sur les taxes sur certains produits de grande consommation, exceptés les produits de première nécessité », lit-on dans le communiqué.