Le procès des assassins présumés en 1987 de Thomas Sankara, leader progressiste et icône panafricaine, tué par un coup d’État fomenté par des proches, qui a repris ce lundi, à Ouagadougou, a été suspendu jusqu’au reÌtablissement de la constitution.
Le procès des assassins présumés de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons tués lors d’un coup d’État en 1987, a été reporté lundi 31 janvier jusqu’au «rétablissement de la Constitution», suspendue par un putsch il y a une semaine, a décidé le tribunal militaire de Ouagadougou.
«Le tribunal à examiné les différents arguments» et «décide de suspendre l’audience pour une bonne administration de la justice: il invite les parties à rester à l’écoute pour la reprise qui se fera après le rétablissement de la Constitution», a déclaré le président de la juridiction militaire, Urbain Meda.
Au Tribunal ce lundi, les avocats de la partie civile avaient demandé la suspension du procès en attendant «la normalisation juridique» de la part des nouveaux dirigeants du pays. «La partie civile estime qu’un procès doit se tenir dans un délai raisonnable, mais nous ne voulons pas d’un procès» qui soit entaché «d’irrégularités», a déclaré Prosper Farama, avocat de la famille Sankara.
«Â Atteinte à la sûreté de l’Etat »
L’ancien président Blaise Compaoré, qui vit en Côte d’Ivoire depuis 2014, pays dont il a obtenu la nationalité, est accusé de « complicité d’assassinats », « recel de cadavres » et « attentat à la sûreté de l’Etat ».
Les mêmes accusations pèsent sur le général Gilbert Diendéré qui purge déjà une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’Etat en 2015. Parmi les accusés, figurent également des soldats de l’ancienne garde présidentielle de Blaise Compaoré. L’un d’eux, l’ancien adjudant-chef Hyacinthe Kafando, soupçonné d’avoir été le chef du commando ayant assassiné Thomas Sankara, est en fuite.
La veuve de Thomas Sankara, Mariam, venue de France où elle réside habituellement pour assister au procès de son mari assassiné, a signé une pétition demandant que le procès soit filmé « pour l’Histoire ». Cette demande a été rejetée le jour de l’ouverture du procès par le tribunal militaire. Dans un communiqué publié des jours après, Mariam Sankara a dit espérer « que le tribunal se ravisera » et « accédera à cette requête ».