Par décrets, le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a procédé à des changements à la tête de la hiérarchie militaire au Burkina Faso.
Selon un décret présidentiel transmis dans la soirée du vendredi 31 mars, le capitaine Ibrahim Traoré a remplacé le chef d’état-major général des armées, le colonel-major David Kabré, en poste depuis février 2022, par le colonel-major Célestin Simporé. Jusque-là chef d’état-major adjoint, Célestin Simporé avait présidé en octobre 2022 les assises nationales ayant désigné le capitaine Traoré comme président de transition, peu après son accession au pouvoir en septembre.
Le capitaine Traoré a également nommé le colonel Théophile Nikiema au poste de chef d’état-major de l’armée de terre. Par un autre decret, le Colonel Moussa Diallo, précédemment gouverneur de la région des Hauts Bassins est nommé chef d’Etat-major général adjoint de l’Armée burkinabè.
Aucune explication n’a été donnée à ces changements qui interviennent alors que le Burkina est confronté à une multiplication d’attaques meurtrières attribuées aux jihadistes. « Ce sont des meneurs d’hommes, chargés de conduire et coordonner les offensives au front dans la guerre pour la reconquête du territoire, voulue par le chef de l’État », a expliqué à l’AFP une source sécuritaire de haut rang, y voyant le « passage à un nouveau cap, celui de l’offensive et la traque des terroristes ».
Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes terroristes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait en tout 10.000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes. Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir il y a six mois, avait fait part en février de sa « détermination intacte » à combattre les terroristes malgré la multiplication des attaques dans le pays.