Selon les informations de Jeune Afrique, le Premier ministre du Burkina Faso, Appolinaire Kyélem de Tembela, a quitté Ouagadougou le 7 décembre pour la Russie. Un déplacement secret, dont l’objectif suscite bien des interrogations.
Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyelem de Tembela, s’est envolé, 7 décembre 2022, pour la Russie, via Bamako. Selon Jeune Afrique qui apporte l’information ce 10 décembre, Kyélem Apollinaire de Tambèla a quitté Ouagadougou le 7 décembre dans l’après-midi, après le traditionnel conseil des ministres hebdomadaire au palais de Kosyam.
Bamako, facilitateur entre Moscou et Ouagadougou
Selon le journal, ce déplacement a été facilité par Bamoko qui jouerait l’intermédiation. C’est ainsi qu’un avion cargo tactique militaire de l’armée de l’air malienne a été envoyé, 7 décembre vers 16 heures, par les autorités de transition maliennes pour amener Kyélem Apollinaire de Tambèla et une délégation burkinabè de onze personnes à Bamako, dont des militaires et quelques ministres.
Le C 295 a redécollé de l’aéroport de Ouaga, 2 heures de temps plus tard. « Une fois à Bamako, ils partent en direction de Moscou dans la soirée – probablement à bord du vol Turkish Airlines, via Istanbul », nous rapporte Jeune Afrique.
Réexaminer ses « rapports » avec Moscou
Pour le moment, aucune information n’a filtré sur les raisons de ce déplacement très discret via Bamako. Toutefois, le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyelem de Tembela avait déclaré en novembre dernier que le Burkina Faso n’exclut pas de réexaminer ses « rapports » avec Moscou.
En effet, en proie à des violences jihadistes depuis sept ans, le pays envisage diversifier ses partenaires pour la défense de la patrie afin d’intensifier la lutte antijihadiste. « C’est pourquoi, cette lutte existentielle est de loin notre priorité, bien avant les élections. Car, il faut survivre d’abord pour que, ensuite, la vie institutionnelle ait un sens, c’est donc vain de penser qu’on peut construire des institutions dans un tel contexte, tout comme c’est le cas en Ukraine aujourd’hui, ou encore l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale ; l’établissement même du fichier électoral étant problématique », a expliqué Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, lundi dernier, devant la chargée d’affaires de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Burkina Faso, Corina Sanders.