L’affaire concernant la réhabilitation du Stade du 4 Août de Ouagadougou poursuit son chemin devant les tribunaux, avec notamment la mise en examen de Dominique Nana, ancien ministre des Sports.
Au Burkina Faso, au moins quatre individus et deux entités morales sont poursuivis pour fraude à la commande publique, surfacturation et faux en écriture. Parmi eux figurent Dominique Nana, Abdoul Ajusso Ouédraogo, alors Directeur des marchés publics du ministère des Sports, Traoré Gni Maimouna, gérant de la société Al Mounia SARL, et Kagambega Éric.
Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou I (TGI Ouaga 1), Blaise Bazié, a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire le vendredi 10 janvier 2025. Selon ses déclarations, ces personnes « attendaient d’être impliquées au fond », et de nouvelles implications pourraient émerger en fonction des éléments recueillis.
Contexte de l’affaire
En mars 2021, le Stade du 4 Août, principal stade du Burkina Faso, avait été suspendu par la Confédération africaine de football (CAF), car il ne répondait plus aux normes internationales. Un marché de rénovation, évalué à plus de 15 milliards de francs CFA, avait été attribué par entente directe au groupement TRUVA INSAAT, SIFA SA et AL Mounia SARL pour les travaux, ainsi qu’aux bureaux d’études GRETECH et CACI-C pour le suivi et le contrôle.
Cependant, les travaux se sont révélés non conformes. Lors d’une inspection de la CAF en août 2023, il a été constaté que tout était à refaire. En décembre 2024, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a ordonné une enquête afin de situer les responsabilités.
Résultats des enquêtes
L’enquête pénale, ouverte sur demande du parquet en mars 2022, a révélé des irrégularités dans l’attribution et l’exécution du marché. Le procureur Bazié a précisé que des experts, ainsi que l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), avaient contribué aux enquêtes. Ces dernières ont mis en lumière des anomalies au profit du groupement SIFA SA, AL Mounia et TRUVA INSAAT.
Poursuites judiciaires
Les résultats ont conduit à l’ouverture d’une information judiciaire au cabinet du doyen des juges d’instruction du pôle ECOFI (pôle économique et financier) du TGI Ouaga 1. L’instruction se poursuit pour déterminer les responsabilités et engager les poursuites nécessaires .
Cette affaire met en lumière des pratiques douteuses dans la gestion des grands projets publics et soulève des questions sur la gouvernance et la lutte contre la corruption au Burkina Faso.