L’hécatombe humaine enregistrée à Seytenga, en début de semaine, suscite encore la colère et la tristesse au Burkina Faso. Dans l’arène politique, on évoque un abandon de la population et demande des comptes aux autorités de la transition.
C’est un massacre totalement terrifiant. Au moins 79 personnes ont été tuées par des hommes armés qui ont attaqué dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, la commune de Seytenga (province du Seno), au nord du Burkina Faso. De nombreux blessés ont également été recensés et on note près de 6000 personnes, notamment femmes et enfants, déplacées vers la ville voisine de Dori, située à 47 km.
Pour la classe politique, nul doute, la population massacrée a été abandonnée à la terreur des djihadistes. L’Union pour le progrès et le changement demande que les circonstances ayant abouti à l’abandon de cette localité par les forces combattantes du Burkina soient élucidées.
«Â Après l’attaque de la gendarmerie, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné pour qu’on revienne s’en prendre à des populations civiles qui n’ont pas d’armes et ne demandent qu’à vivre ? », s’interroge Moussa Zerbo, le porte-parole du parti, cité par RFI. «Â Et il y a Dori qui n’est pas loin. Et il y a une base là-bas. On aurait pu s’attendre logiquement à ce qu’il y ait du renfort pour aider ceux de Seytenga. Il faut que la hiérarchie militaire prenne ses responsabilités et arrive également à situer les responsabilités. ».
« C’est révoltant, c’est inquiétant, il n y a pas assez de mots pour qualifier ce qui est arrivé à Seytenga, lâche Eric Kinda, l’un des portes paroles du Balai citoyen. Pour ce mouvement, une telle situation ne doit plus survenir et il faut en tirer toutes les conséquences : « Les terroristes sont venus attaquer le détachement. Ils sont partis et ils ont eu le temps nécessaire de revenir une deuxième fois. On peut donc dire que c’est une population qui a été abandonnée à son propre sort et ça, c’est révoltant et inacceptable. ».
Unité, détermination nationale et force régionale
Le massacre de Seytenga bien que grave et pire en la matière, n’est pas le premier survenu au Burkina Faso. Il y avait, l’hécatombe d’Inata qui a fait une cinquantaine de morts dans le rang de la gendarmerie et celle de Solhan qui a fait plus de 160 morts, pour ne citer que celles-là.
Ces attaques en série, suscitent maintes interrogations et remettent en cause la responsabilité de l’Etat qui est censé assurer la sécurité et la libre circulation du peuple et des biens dans le pays. Mais l’heure n’est plus à tergiverser.
Il est désormais plus urgent qu’une solution soit trouvée, le pus rapidement possible, pour que les hommes intègres puissent se sentir en sécurité à chaque centimètre de leur territoire. Et une telle solution ne peut trouver sa force que dans l’unité et la détermination nationale, pour enfin triompher face terrorisme. A cela s’ajouterait bien évidemment, une synergie d’action sous-régionale, puisque le mal, n’est pas qu’au Burkina Faso.