Au Burkina faso, l’activiste Wendpouiré Charles Sawadogo, connu pour les alertes qu’il lance sur les exactions et mouvements des groupes terroristes, a été arrêté par le régime de transition. «Il lui serait reproché le délit d’intelligence avec l’étranger en vue de destituer le régime en place».
Le Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina a annoncé, jeudi 27 avril 2023, l’interpellation du lanceur d’alertes, sur instruction des autorités. Le Collectif a expliqué que Wendpouire Charles Sawadogo a été « convoqué et auditionné » par la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BLCCL).
« Il lui serait reproché le délit d’intelligence avec l’étranger en vue de destituer le régime en place », a indiqué Dr Arouna Louré, porte-parole du Collectif. Le Collectif a qualifié l’arrestation d’un de ses membres » de « grossière » et a dénoncé une « cabale montée de toutes pièces pour mettre sous éteignoir un activiste qui dérange ».
Selon le Collectif, il avait déjà été accusé d’être de connivence avec Mathieu Pellerin, chercheur de Crisis Group en activité au Burkina Faso. « Il avait été également été auditionné par la sûreté de l’Etat pour ses alertes ; à l’occasion il s’était vu interdire formellement de publier désormais des alertes », a déploré Dr Louré.
Le Collectif a exigé sa remise en liberté sans délais
Célèbre lanceur d’alerte très suivi sur les réseaux sociaux selon Arouna Louré, Wendpouire Charles Sawadogo est membre du collectif qui regroupe «des victimes ayant été la cible directement et individuellement de nombreuses menaces de mort et de violences pour le simple fait d’avoir une opinion contraire» au pouvoir.
Demandant au gouvernement «de cesser cette traque des journalistes, activistes et leaders d’opinion», le collectif a exigé «la remise en liberté sans délai de M. Wendpouire Charles Sawadogo», soulignant qu’il «pourrait répondre de faits qui lui sont reprochés dans les règles devant le juge».
Selon Arouna Louré, les membres du collectif «vivent dans l’angoisse quotidienne et subissent l’acharnement, la répression et le harcèlement», notamment à travers du pistage régulier et «la mise sur écoute des téléphones, les insultes, la diffamation, la calomnie». L’organisation indique également avoir «pris connaissance» d’une «liste noire» de membres de la société civile, un document qui servira, selon elle, aux autorités pour procéder à de nouvelles arrestations.
Quel recul pour ce Pays! Le Burkina ne mérite pas ça ! Les petits capitaines sont devenus fous