En Conseil des ministres ce mercredi 04 octobre 2023, le président de la transition au Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a fait adopter un avant-projet de loi pour une régulation des réseaux sociaux, principalement les profils ou pages Facebook d’au moins 5000 abonnés.
Désormais, au Burkina Faso, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a vocation à réguler également les réseaux sociaux. Selon un avant-projet de loi adopté le mercredi 4 octobre 2023 et portant création attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC), les profils ou les pages qui cumulent au moins 5 000 abonnés, se verront désormais appliqués les règles qui régissent la régulation des médias.
Selon également cette loi, la nomination du président du Conseil supérieur de la communication (CSC) se fera directement par le Président du Faso. Aussi l’institution pourra saisir directement le Procureur du Faso sur un certain nombre d’infractions qui pourraient connaître des implications pénales.
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La pression s’accroît sur les médias
Ces nouvelles dispositions illustrent la pression de plus en plus exercée par la junte sur le secteur des médias au Burkina Faso, pays réputé pour avoir du journalisme d’un bon niveau dans la région. En aout dernier, la radio privée Oméga a été suspendue pour avoir diffusé une interview d’Ousmane Abdoul Moumouni, le porte-parole du Conseil de la résistance pour la République (CRR) au Niger et conseiller du président Nigérien Mohamed Bazoum renversé par un coup d’Etat militaire. Le contenu de cet entretien a fâché l’exécutif burkinabè.
Selon l’exécutif burkinabè, Radio Oméga a pris des libertés inacceptables avec l’éthique et la déontologie de la profession de journaliste. « Faux » rétorque une source de la radio qui assure que l’information était équilibrée. L’Organisation professionnelle des médias avait également déploré cette situation et a dénoncé une énième intrusion du gouvernement de transition dans la régulation de la presse.