L’ancien président du Bénin, Boni Yayi, a marqué les esprits ces derniers jours en rendant visite à deux grandes figures politiques du pays : Nicéphore Soglo, ex-président de la République, et Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale.
Si ces rencontres sont officiellement présentées comme de simples visites de courtoisie pour la présentation des vœux de nouvel an, elles interviennent dans un contexte où l’opposition multiplie les appels à un dialogue national, laissant planer le doute sur leurs véritables enjeux.
La démarche de Boni Yayi ne passe pas inaperçue. Depuis la crise politique de 2019, qui a profondément divisé la classe politique et fragilisé le climat démocratique, les appels à une concertation nationale n’ont jamais cessé. Pourtant, le pouvoir en place estime qu’aucune crise ne justifie l’organisation d’un tel dialogue. En revanche, du côté de l’opposition, l’inquiétude grandit, notamment avec les récentes évolutions du cadre électoral et les condamnations politiques qui ont fait couler beaucoup d’encre.
Dans ce contexte, la tournée de Boni Yayi pourrait bien s’inscrire dans une volonté de fédérer les anciennes figures du pouvoir autour d’un projet de réconciliation. Nicéphore Soglo et Adrien Houngbédji, bien que moins actifs sur la scène politique actuelle, restent des voix influentes. Leur ralliement à une dynamique de dialogue national pourrait conférer un poids supplémentaire aux revendications de l’opposition.
Un message implicite au pouvoir ?
Au lendemain de la condamnation d’Olivier Boko et d’Oswald Homéky à 20 ans de prison, le parti Les Démocrates, dirigé par Boni Yayi, a une fois de plus réitéré son appel à un dialogue politique, soulignant les risques de crispation et d’exclusion liés au nouveau code électoral. En rencontrant Soglo et Houngbédji, Yayi envoie un signal clair : l’opposition ne compte pas se résigner et entend mobiliser toutes les figures historiques du pays pour peser dans le débat.
Reste à savoir si cette initiative trouvera un écho favorable auprès des autorités, ou si elle sera perçue comme une manœuvre politique sans véritable portée. Une chose est sûre, à moins de deux ans des élections générales de 2026, les lignes pourraient encore bouger sur l’échiquier politique béninois.